Le scandale des logiciels d’espionnage continue à s’étendre en Europe

Source [Atlantico] : En Grèce, l’audition d'un journaliste, victime présumée de surveillances illégales de la part des services secrets grecs, ébranle le gouvernement. La nouvelle affaire médiatique d'un phénomène qui s'est banalisé.

Fabrice Epelboin : Cette affaire est, hélas, assez banale, ce qui l’est moins, c’est que l’on ait repéré que ce journaliste était sous surveillance. En général, ces technologies de surveillance ciblées sont discrètes et efficaces. De temps en temps, des affaires apparaissent. Le summum à ce jour a été le scandale NSO (Pegasus) révélé par Amnesty, et la révélation de centaines de cibles surveillées par différents gouvernements, parmi lesquels le président Emmanuel Macron, qui ne s’en est pas vraiment offusqué.

Mais le plus souvent, cela passe totalement inaperçu, et les victimes elles-mêmes ne s’en rendent pas compte. Cela peut paraître choquant que cela arrive dans un pays démocratique, mais c’est parfaitement logique. Les législations en place interdisent théoriquement cela, mais il est aisé de contourner les règles, et cela de façon déconcertante, en faisant appel à un tiers par exemple. En tant qu’Etat, en France, je n’ai pas le droit de surveiller un élu ou un avocat, mais l’Etat voisin peut parfaitement le faire et me fournir ces informations contre d’autres informations, que j'utiliserai comme monnaie d’échange. 

La loi n’est pas du tout en mesure de protéger qui que ce soit dans ce domaine. Qui plus est, les services de renseignements agissent souvent en dehors des lois, c’est leur nature, l’important étant de ne pas être pris la main dans le sac.  La législation ne peut rien y faire, à partir du moment où la possibilité technique existe, cela sera fait, or cette possibilité est là depuis des dizaines d’années, et depuis l’arrivée des smartphones, c’est devenu une priorité et cela fait l’objet d'investissements considérables.

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