L’Union nationale passe par Zidi, Lautner, Poiré, Robert, etc…

Source [Causeur] La télévision programme tous les jours des comédies populaires pour contrer le Covid-19

Quand le pays vacille, qui appelle-t-on à la rescousse ? Des cinéastes engagés et humanistes, des artistes lanceurs d’alerte qui dénoncent les puissants et engrangent des subventions publiques à la pelle, ces figures intellectuelles qui nous donnent mauvaise conscience depuis cinquante ans et qui ont essayé, en vain, d’éduquer l’œil du peuple ? Non, décidément, le public n’entend rien à l’Art. C’est à désespérer de vouloir faire le bien des masses laborieuses. Ces gens-là sont irrécupérables. Besogneux et même pas capables de s’élever visuellement. Vautré dans ses habitudes petites-bourgeoises, perclus de vieux réflexes, attaché à cet humour décadent comme un ministre à sa voiture de fonction, hermétique au « beau », le public rejette en bloc le cinéma d’auteur à vocation lacrymale et inquisitoriale. Il ne lira pas plus les philosophes assermentés qu’il ne visionnera des œuvres mémorables, censées le questionner sur sa situation d’esclave volontaire. Non, le public veut de la grosse tambouille, de la farce bistrotière et du rire gras pendant le confinement. Bientôt, il réclamera du Max Pécas tout l’après-midi. Les voies du nanar sont impénétrables. Libé et Télérama s’étouffent. Le cinéma militant et déprimant que la presse encartée essaye de nous vendre, suscite au mieux, un désintérêt poli, au pire, une ironie de classe.

Nous assistons à l’échec d’un monde culturel qui a daubé, snobé et combattu souvent, avec hargne, le cinéma populaire du dimanche soir. Audiard se gondole. Denys de La Patellière pouffe. Philippe de Broca se régale. Lautner applaudit. Oury sourit. La revanche des tocards a sonné. Les absents des sélections et des rétrospectives reprennent du galon dans nos salons. C’est assez délectable de constater que le cinéma officiellement reconnu, accusatoire et volontiers moralisateur, tant chéri par la critique, a toujours avancé de pair avec les différents pouvoirs en place. Que nous apprend cette nouvelle vague du Covid-19 sur les goûts des Français en matière de cinéma ? Qu’ils sont attachés à une qualité de réalisation et que la comédie a des vertus apaisantes sur nos angoisses du moment. 

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