"Ici, on sait qu’on va avoir du travail à la sortie" : les élèves d'un lycée pro en route vers la reconnaissance

Source [Marianne] : « Marianne » a passé deux jours au lycée professionnel Henri-Senez d’Hénin-Beaumont (Pas-de-Calais). Élèves comme enseignants nous racontent avant tout leur désir de reconnaissance et le besoin de mettre fin aux préjugés qui collent à cette voie.

Bagnoles et camionnettes s’alignent dans le hangar. Le capot d’une Peugeot grise, prête à être auscultée, est levé. Plus loin, une Twingo vert pomme cabossée attend son heure. Sur des établis, les pièces des moteurs désossés s’accumulent, tuyaux et roues crantées s’entrelacent dans un étonnant camaïeu de gris. De jeunes garçons en bleu de travail s’affairent à l’arrière d’un véhicule sous l’œil attentif de leur enseignant. Car, n’en déplaise aux apparences, le vaste garage est bien… une salle de classe. Au lycée professionnel Henri-Senez d’Hénin-Beaumont, on n’en rougit pas. Bien au contraire. « On fait quelque chose d’utile », souffle Baptiste, élève de terminale. Le lycéen aux cheveux blonds est venu de Picardie pour suivre ici le bac pro construction des carrosseries. Avec un sourire tranquille qui semble ne jamais le quitter, l’adolescent se souvient du collège où « on [lui] parlait de la filière générale » quand, à l’inverse, « le lycée pro était mal vu ».« Ici, on sait qu’on va avoir du travail à la sortie, assure-t-il, l’air de prendre sa revanche. En lycée général, la plupart n’ont pas d’emploi quand ils sortent ni d’expérience pro. » Comme une réponse à l’oubli, voire au mépris, dont est régulièrement victime la voie professionnelle au sein même de la jeunesse.

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