L'assemblée de l'Association internationale pour l'enseignement social chrétien s'est tenue cette année à Prague du a au 7 septembre. C'est le professeur Lubomir Mlococh, tout récemment encore doyen de la faculté des sciences sociales de l'Université Charles, qui a accueilli les membres de l' "université volante " fondée par le père Patrick de Laubier.

Forte d'une cinquantaine de membres, professeurs et chercheurs d'une trentaine de pays, cette association (de droit suisse) s'est donné pour objectif d'expliciter et de répandre le message chrétien dans tous les aspects de la vie sociale. La réunion de Prague avait pour thème : "Fondements moraux et spirituels de l'économie et de la politique".

Introduit par le président, le professeur Manfred Spieker (Université d'Osnabruck, Allemagne), les participants ont échangé à partir d'exposés préparés par quelques membres comme le professeur L. Mlcoch (Rép. tchèque), le professeur J.-Y. Naudet (Aix-en-Provence, France), le professeur Rafaël Alvira (Panplona, Espagne), le professeur Pavel Dembinski (Fribourg, Suisse), M. J.-P. Bolufer (France) et le professeur X. Raj (Madras, Inde).

Dernier intervenant, l'abbé H.-M. Houard (IRCOM, Angers, France) a invité les participants à réfléchir sur les exigences de l'action en matière économique et politique, sur les faiblesses congénitales de l'homme et sur les besoins d'une aide non seulement spirituelle mais aussi surnaturelle.

Pour le fondateur de l'Ircom, " l'enseignement social chrétien tend à guider l'homme dans ses rapports avec son environnement, qu'il s'agisse de la nature, pour en régler l'usage ; qu'il s'agisse de son milieu humain, pour en assurer l'harmonie ; qu'il s'agisse de l'économie, pour que soit garanties la justice et la charité ". Dans ces trois domaines, l'homme est appelé à agir, et la société à s'organiser. " Donner à connaître, donner à comprendre (et donc expliquer), permettre d'évaluer et de choisir, inciter à la persévérance, reconnaître le mérite et se proposer en arbitre, sont les sept exigences qui s'imposent à tout responsable pour répondre aux besoins fondamentaux de chaque homme. "

En centrant son exposé sur la personne humaine, ses besoins fondamentaux, et sur la responsabilité propre de l'autorité humaine, l'abbé Houard a montré en quoi l'enseignement social chrétien est source d'harmonie sociale, de liberté et de prospérité. " L'objectif, en effet, n'est pas seulement de trouver une place pour chacun ou de mettre chacun à sa place mais aussi d'aider chacun, autant que possible, à réaliser le maximum de ses possibilités. On peut ne pas aimer la formule, mais cette attitude charitable envers les personnes conduit aussi à l'accroissement des ressources humaines de l'entreprise à l'équilibre de la famille et au dynamisme de la cité. "

Le modèle n'est pas une abstraction. " Dans la recherche (bienfaisante) de la satisfaction de ces exigences, tout responsable trouve un allié dans la volonté de ses collaborateurs, une volonté qui s'exprime dans les vertus dîtes "cardinales" de prudence, de force, de justice et de tempérance. Malheureusement celles-ci peuvent se heurter, et elles se heurtent, à des pièges qui sont autant de fausses pistes pour chacune des exigences de la nature humaine C'est donc un devoir de les démasquer... " Aux sept " pièges capitaux ", répondent les sept dons du Saint-Esprit. " S'il n'appartient pas au responsable chrétien de donner les sacrements, du moins peut-il, par sa prière et ses sacrifices, appeler la grâce sur ceux dont il a la charge. Son rôle "social" s'étend donc, bien au delà de ses compétences professionnelles, jusqu'à cette prise en charge surnaturelle sans laquelle il ne peut y avoir de fidélité à l'enseignement de l'Église. "

À l'issue de sa réunion, l'Association a accueilli six nouveaux membres dont un représentant de l'Église anglicane et un autre de l'Église réformée. La prochaine assemblée devrait se tienne à l'Université de Navarre (Pampelune, Espagne).

 

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