Démocratures et technocratures

Rien ne saurait entraver la mégalomanie de Macron qui, comme on sait, est en marche vers la présidence d'une EU totalement "intégrée", poste qui le consacrerait favori pour la future présidence mondiale. Seules les dates de ces réalisations qui lui sont dues sont incertaines. Alors peu lui importe qu'il soit haï et conspué de partout ou appelé Macron l'Eborgneur par un journal pourtant acquis à son camp. Fort de sa foi en sa petite personne malgré les désordres publics qui l'ont rabaissé à sa juste mesure, Macron n'a pas lésiné sur la dépense pour donner aux investisseurs étrangers l'illusion que la France est plus que jamais un bon placement. Il a donc organisé son Davos personnel à Versailles, le Choose France Summit (sic!), le 21 janvier, jour de l'assassinat de Louis XVI. Fi de l'indélicatesse ! 

Il recevait les grands de notre époque, quelque 150 PDG de firmes internationales dont JP Morgan Chase, Coca Cola, Proctor & Gamble, et même James Dison, l'empereur des aspirateurs qui ne craint pas le Brexit du tout. Ses invités ont remercié pour le champagne et les décors somptueux avec de vagues promesses puis se sont envolés vers Davos tandis que Macron se rendait à son rendez-vous suivant, le 22, pour signer le Traité d'Aix la Chapelle avec sa complice Merckel. La France et l'EU ne sont aucunement "libérales", encore moins "ultra-libérales" ! Les deux entités sont même le contraire: incurablement marxistes-internationalistes.

Elles s'appuient sur un capitalisme de copinage qui est au capitalisme véritable ce qu'est le rap à la musique classique et sur une idéologie chimérique qui promeut un agenda soixante-huitard. Merckel a réussi là où Hitler avait échoué: son Allemagne est la grande gagnante de la construction. Par une idéologie diamétralement opposée à celle de son prédécesseur, ayant versé de l'extrême du socialisme national à l'extrême du socialisme international apatride, elle est arrivée à ce que son économie domine et à ce que les directives de Deutschland-über-Alles priment à Bruxelles. Dans le couple franco-allemand, c'est l'Allemagne qui porte la culotte. Ne lui manque plus qu'un veto à l'ONU, ce que le pseudo-traité doit résoudre, Macron y voyant là une opportunité propice à faire avancer sa cause personnelle. Et c'est la mise en commun de ce qui reste de souveraineté, sans égard pour l'histoire récente et les aspirations des peuples. Ainsi, dans le sillage du Pacte Mondial pour l'Immigration et d'autres machinations décidées dans leur dos, les Français ont confirmation que ce couple infernal poursuit un but commun qui n'est pas leur bien, ni celui des autres populations, mais le projet obsessionnel qui sous-tend toute la construction européenne: Contrer la puissance américaine à tout prix. Habilement, ils jouent sur l'anti-américanisme latent de la majorité des Européens pour mieux les tromper.

La Commission européenne verse d'ailleurs de plus en plus vers une dictature des technocrates non élus puisque l'on apprend du livret (Behind Closed Doors) de Radomic Tylecote, chercheur à l'Institute of Economic Affairs, situé à Westminster, qu'il est devenu courant de se réunir à huis clos, en de très petits comités, parfois pas plus de 3 personnes d'où le nom de "Trilogues", qui se mettent d'accord sur un projet que la Commission imposera ensuite au Conseil et à l'Assemblée qui n'auront qu'à ratifier ou se taire. C'est ainsi que naissent les divers "pactes et traités" ou les vélléïtés de "défense européenne" et qu'est né le Special Purpose Vehicle (titre orwellien de rigueur), un système à but très spécial, en effet: des échanges en nature entre l'EU et les Ayatollahs. Mogherini, Merckel, Macron et même May, qui a pourtant mieux à faire, sont enragés à maintenir le Marché Nucléaire d'Obama avec l'Iran coûte que coûte, et s'il le faut en contournant les sanctions américaines et donc le système monétaire international avec des moyens primitifs. Jusqu'ici sans grand succès mais la tentative en dit long sur l'irresponsabilité de ses concepteurs Absurdement, au mépris de notre sécurité, l'EU organise l'opposition systématique aux Etats-Unis alors que ses peuples sont livrés aux mêmes menaces que le peuple américain et que, ironiquement, la sacro-sainte religion des Droits de l'Homme est particulièrement bafouée par les Gardes Révolutionnaires Iraniens. Mais qu'à cela ne tienne, Macron a désormais la caution de philosophes bling-bling ! Celle de Luc Ferry pour réprimer dans le sang les manifestants français (pas les casseurs ultragauchistes cagoulés) et celle de BHL pour "sauver l'Europe des Eurosceptiques populistes" aux prochaines élections européennes.

Comprendre: sauver l'union douanière rigide et totalitaire qui a ruiné l'industrie de la pêche anglaise et les agriculteurs français, ouvert les frontières à tout venant, appauvri les classes moyennes, confisqué une à une toutes nos libertés et fait de la démocratie une pantomime. On aimerait que les gilets jaunes se fassent entendre sur tous ces sujets. S'ils se dissociaient clairement des demandes minables "d'un retour de l'ISF" et s'engageaient sur les problèmes qui concernent TOUS les Français et sur la préservation de notre civilisation, commune avec nos voisins, ils pourraient alors être rejoints dans la rue par toute la France, comme le 30 mai 1968, et là, obtenir quelque chose. L'UE comme la France, c'est la dictature des technocrates. Nous méprisons ce que l'UE est devenue, l'exact contraire d'une Europe des Nations, et donc nous méprisons ses élections mais nous pouvons aussi en faire un référendum anti-EU. Démocrature-Technocrature ou Libertés-Démocratie, c'est le choix à faire .

 Evelyne JOSLAIN