Les photos d'une "bande de jeunes" casseurs de Mantes-la-Jolie tournent en boucle depuis quelques heures. A genoux, les mains sur la tête, entourés de policiers, ils n'ont guère l'air fier. Et pour cause : les forces de l'ordre se sont chargées de rappeler à ces lycéens que, indépendamment du climat de crise politique de ces dernières semaines, ce n'est pas une raison pour détruire, casser, piller, mettre le feu aux voitures impunément, surtout quand on est mineur.
Un déchaînement de déclarations horrifiées n'a pas manqué de saluer cette démonstration de force de la police, de la part de la classe politique gardienne de (ce qui est censé nous rester de) la démocratie française.
Un exemple, Benoît Hamon, qui twittait hier soir : "Glaçant, inadmissible. Cela n’est pas la République. La jeunesse française humiliée. Mais que cherche le pouvoir sinon la colère en retour ?"
On pourrait évidemment s'épancher sur les sempiternelles convocations des Mânes de "la République", ou s'interroger sur le qualificatif de "jeunesse française", pour qualifier une bande de gars qui ignore jusqu'à la signification de l'adjectif "française".
Mais le plus comique, dans cette affaire, ce sont les réactions - unanimes - du bon peuple des internautes, y compris des followers de M. Hamon. Florilège non exhaustif :
* "Au contraire, c'est très bien de ramener ce petit monde à un peu d’humilité et de raison"
* "Vous avez raison @benoithamon. Ces jeunes, arrêtés après avoir saccagé des véhicules ou du matériel urbain, auraient dû être conviés à une réception à la préfecture pour être félicités pour leur dynamisme, leur créativité et leur entrepreneuriat."
* "En réponse à @benoithamon
Spoiler : ils appliquent la Loi. Quand on renverse des voitures, brûle des voitures, dégrade le bien d'autrui, on fini en prison. La vraie question, c'est pourquoi cela vous choque ?"
* "C’est la première fois que nos chères têtes blondes sont confrontées à l’autorité ! On va sans-doute leur proposer une cellule psychologique..."
Une telle bouffée de bon sens, y compris chez les gens qui, s'intéressant à la production sur twitter de feu le candidat de feu le parti socialiste, ne sont pourtant pas susceptibles d'être taxés de fascistes, cela fait du bien !
Constance Prazel
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