Source [Marianne] : Une proposition de loi a été adoptée en première lecture à l’Assemblée pour revaloriser ces fonctionnaires. En Dordogne, la désaffection pour le métier raconte les mutations des petites communes : recul des services publics, dématérialisation des procédures et complexification jusqu’à l’absurde du millefeuille administratif.
Haute comme trois pommes, déguisée en princesse, une drôle d’administrée s’avance dans la mairie du Bourdeix. Sourire aux lèvres, une petite fille est venue emprunter de la colle et piocher discrètement dans la boîte à bonbons de Béatrice, la secrétaire de mairie. « Je fais tout, même nounou ! » plaisante la fonctionnaire, employée depuis 1983 par cette municipalité de 250 âmes du nord de la Dordogne. Sa profession, exercée à 94 % par des femmes, constitue un pilier indispensable pour la vie des communes de moins de 3 500 habitants. Seule à ce poste, qu’elle occupe vingt-neuf heures chaque semaine, en plus de quelques heures dans une autre mairie, Béatrice Bernard jongle entre des tâches toutes plus chronophages les unes que les autres : comptabilité, état civil, urbanisme, relations avec les habitants et les élus ou même… ménage. « Dès qu’une mouche vole de travers, on est là » s’amuse la sexagénaire. D’autant qu’avec le recul des services publics, les secrétaires de mairie sont souvent les dernières interlocutrices sur le terrain.
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