Tous les observateurs l'ont noté, Benoît XVI fait de l'éducation l'une des pièces maîtresse de la mission de l'Église en ce début de troisième millénaire. Ce qui a peut-être été moins commenté est que le pape accorde au sein du vaste panorama de la croissance humaine et spirituelle de la personne une place privilégiée à la formation de l'intelligence morale au service de la protection de la vie.

Il s'agit ni plus ni moins de l'un des axes décisifs du pontificat comme il l'a rappelé lui-même dans son discours pour le 40e anniversaire de la publication de l'encyclique Humanae vitae : L'urgence de la formation, à laquelle je fais souvent référence, voit dans le thème de la vie l'un de ses thèmes privilégiés [1].
Cette demande du Saint-Père, Jean Soubrier la faite sienne avec conviction. Diligent directeur de l'Institut politique Léon-Harmel (IPLH) qui offrait déjà un parcours d'enseignement en sciences politiques en collaboration avec l'Université pontificale du Latran, il a saisi très rapidement que lorsque les grands enjeux de la bioéthique, et le sens même du respect de la vie de l'être humain, sont placés sous contrôle des lobbies et des idéologies, c'est la conscience morale elle-même qui est menacée irrémédiablement.
Une formation pluridisciplinaire...
Grâce à un partenariat fécond avec la Fondation Jérôme-Lejeune qui portait également depuis plusieurs années l'idée d'une formation d'envergure dans le champ de la bioéthique, Jean Soubrier et son équipe ont réussi le tour de force de proposer un enseignement pluridisciplinaire sans équivalent en France.
Répartis sur deux années (une séance mensuelle les jeudi après-midi et vendredi) en 350 heures de cours, la formation dispensée se donne pour objectif de permettre à chacun d'acquérir les fondements d'une réflexion personnaliste en matière d'éthique biomédicale, comprendre les grands enjeux anthropologiques et philosophiques contemporains et cesser de subir les pressions idéologiques qui président trop souvent aux décisions dans ce domaine. Avec comme but affiché de devenir un défenseur compétent et convaincant du respect inconditionnel de la vie dans les divers milieux d'action où exercent déjà les personnes.
La rédaction d'un mémoire de fin d'études s'inscrit dans cette démarche de rayonnement tant il s'agit ici d'une expérience d'une incomparable richesse sur les plans intellectuel et humain. Les premiers étudiants qui ont soutenu leur travail devant des jurys prestigieux en janvier dernier pourraient en témoigner.
... ouverte à tous
Si la formation s'adresse avec prédilection aux professionnels de santé quels qu'ils soient (sages-femmes, infirmières, médecins, pharmaciens, étudiants en médecine...), elle accueille également des scientifiques, des ingénieurs, des enseignants de SVT ou philosophie, des juristes, des psychologues, des responsables d'association, des prêtres, religieux ou laïcs exerçant une mission spécifique dans un diocèse, et en définitive toute personne désireuse de se former sérieusement sur ces questions (le niveau requis est celui de l'ancienne maîtrise, voire d'une licence ou d'une démarche de validation des acquis de l'expérience, VAE).
Doté depuis peu du statut d'établissement privé d'enseignement supérieur par le rectorat de Paris, l'IPLH accueille aujourd'hui 50 étudiants (avec un vrai statut administratif d'étudiant) qui reçoivent en fin de parcours un diplôme de troisième cycle de l'Institut.
La force de cette formation est non seulement de décrypter l'ensemble des problématiques bioéthiques actuelles mais encore de s'appuyer sur l'enseignement anthropologique d'une Église experte en humanité. Devant les coups de boutoirs conjugués du relativisme et de l'utilitarisme, le magistère de l'Église entend offrir sa propre contribution à la formation de la conscience non seulement des croyants mais de tous ceux qui recherchent la vérité [2] .
La référence du magistère
D'où le choix scrupuleux d'une équipe de professeurs reconnus pour leurs compétences et leur fidélité au magistère. Parce qu'il constitue les coordonnées inspiratrices et programmatrices d'un authentique renouvellement de l'éducation à la vie, le magistère de l'Église et le personnalisme ontologiquement fondé qu'il déploie sont là pour nourrir la passion de la beauté morale et de la clarté de la conscience , selon la belle expression de Benoît XVI [3]. Le Saint-Père est d'ailleurs très explicite lorsqu'il ne craint pas d'affirmer que la récente Instruction doctrinale Dignitas personae actualisant la réflexion de l'Église en matière de bioéthique représente un nouveau point de référence dans l'annonce de l'Evangile [4] .
La nécessité de présenter une nouvelle apologétique du patrimoine moral pluriséculaire du christianisme dont notre culture est l'héritière est une urgence à laquelle l'on ne saurait se dérober. Lorsque la valeur de la vie humaine est en jeu, l'harmonie entre fonction magistérielle et engagement des laïcs devient extrêmement importante , plaide le Saint-Père [5].
Mis en œuvre dès la rentrée de septembre à Paris, Lyon et Nancy ou tout simplement chez soi par e-learning, le 3e cycle de bioéthique Jérôme-Lejeune est une opportunité à ne pas manquer par celles et ceux qui se sentent interpellés par l'appel de Benoît XVI.

 

[1] Benoît XVI, Discours aux participants du Congrès international organisé à l'occasion du 40e anniversaire de l'encyclique Humanae vitae, 10 mai 2008. Tous les discours de Benoît XVI cités sont disponibles en français sur le site www.vatican.va.
[2] Benoît XVI, Discours aux participants à l'assemblée plénière de la Congrégation pour la doctrine de la foi, 14 janvier 2010.
[3] Benoît XVI, Discours aux participants à l'assemblée générale de l'Académie pontificale pour la Vie, 24 février 2007.
[4] Benoît XVI, Discours aux participants à l'assemblée générale de l'Académie pontificale pour la Vie, 15 février 2010.
[5] Benoît XVI, Discours aux participants à l'assemblée générale de l'Académie pontificale pour la Vie, 24 février 2007.
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