Source [Marianne] : La France accuse un dangereux retard dans la lutte anti-drones, alors que se tient la Coupe du monde de rugby et que le système doit être pleinement opérationnel pour les JO de Paris en 2024. Le nouveau président (LR) de la commission des Affaires étrangères, de la Défense et des Forces armées du Sénat, Cédric Perrin, met en garde et annonce qu’il va en faire une priorité.
Marianne : L’usage des petits drones, tant par les armées régulières en Ukraine que par les groupes terroristes, s’est massivement intensifié. Ces systèmes ont ainsi joué un rôle crucial dans l’attaque déclenchée par le Hamas contre Israël le 7 octobre. Où en est-on, en France, dans la lutte contre ces machines ?
Cédric Perrin :Avec l’émergence des stratégies d’action fondées sur l’usage de ces matériels pilotés à distance, notre système de lutte anti-drones Parade est au cœur de notre dispositif de sécurisation des grands rassemblements. Mais cela fait un an que je tire la sonnette d’alarme : le système Parade ne fonctionne visiblement pas comme il devrait, et cela m’inquiète. C’est pourtant cette solution, proposée par Thales et CS Group, qui a remporté le marché lancé par la Direction générale de l’armement (DGA) en 2021. Mais le programme est au point mort. Ces deux industriels ont beau être de bons professionnels, ils ne maîtrisent pas l’ensemble des technologies nécessaires en matière de radars, de protections, etc. Et l’objectif final, qui est de détecter, d’identifier et de neutraliser les drones potentiellement dangereux, n’est pas atteint.
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