Source [JDD] : ENTRETIEN. Le criminologue publie « Tu ne tueras point » (Fayard), un essai dans lequel il décrypte les causes de l’explosion de la violence.
Le JDD. Mardi soir, un homme a été tué par balles près d’un point de deal à Nîmes alors que son fils de 8 ans se trouvait avec lui dans le véhicule. Ce crime vient allonger la liste des agressions violentes récemment survenues en France. Le terme de « faits divers », traditionnellement employé pour catégoriser ces agissements, vous semble-t-il approprié ?
Alain Bauer. En l’occurrence, il s’agit d’un assassinat ou d’un règlement de comptes. Le terme « faits divers » a pris sa place pour traiter de la criminalité et de la délinquance dans une société qui a du mal à donner du sens aux mots et des mots aux faits.
Votre essai Tu ne tueras point analyse les ressorts de l’explosion de la violence du quotidien. Il s’agit du deuxième opus d’un ensemble de six essais visant à déchiffrer ce que vous nommez la « Globalisation piteuse ». Que recouvre ce concept ?
Une remise en cause des illusions nées de la pseudo-globalisation heureuse qui avait supprimé amis et ennemis, alliés et adversaires pour les remplacer par des Bisounours consommateurs ou des touristes vivant dans un Erasmus géant. Si tout n’est pas à jeter de l’ouverture au monde, la fin de la frontière, de la borne, des limites physiques comme morales ou éthiques a permis une vraie déconstruction sociale. Le résultat est piteux.
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