Nos coups de coeur
Mars 1944, plateau des Glières. Ce lieu stratégique de la Résistance reçoit les armes envoyées par Londres. Abrités dans des chalets disséminés au flanc de la montagne, 350 hommes scrutent le ciel et attendent le signal du combat.
Celui qui a mis sur pied cette petite armée s'appelle Théodose Morel, il a 28 ans. Il va affronter avec ses camarades les 12 000 soldats allemands chargés de détruire ce maquis qui nargue l'occupant.
L'auteur raconte l'histoire héroïque de Tom, son surnom dans la Résistance.
Élève de Saint-Cyr, Théodose a été bouleversé adolescent par la vie d'Ernest Psichari et de Charles de Foucauld. Soldat et mystique. Deux vocations qui ne feront plus qu'une quand arrive la débâcle.
Après avoir fait confiance à Pétain, Tom rejoint l'Armée secrète et réceptionne sur le plateau des Glières le premier grand parachutage d'armes. Il va fédérer des jeunes gens de toutes origines, les armer et leur donner foi en la victoire. Fervent catholique, il acceptera dans son sillage des républicains espagnols et des communistes (FTP). Le souhait de tous : "Vivre libre ou mourir".
Dans la nuit du 9 au 10 mars, il sera abattu d'une balle dans le dos. Les Glières sont encerclées. Le maquis refoule les Allemands puis cède sous la puissance du nombre. La moitié de ces jeunes gens, qui ont entre 18 et 25 ans, meurent les armes à la main. D'autres s'échapperont. Avec eux est né cet "esprit des Glières" dont Tom Morel est devenu le symbole.
Luc Pinson