Source [Valeurs actuelles] En cinq ans, la recherche scientifique sur la santé des enfants nés d’une PMA a beaucoup progressé. La plupart des études démontre que les problèmes de santé sont avérés. A l’heure de la révision des lois de bioéthiques, Laetitia Pouliquen, bioéthicienne, fondatrice de Woman Attitude et de NBIC Ethics s’inquiète de l’éclosion de ces pathologies et alerte sur la création d’un véritable problème de santé publique.
Un nombre important d’études scientifiques internationales font état de risques médicaux accrus chez les enfants conçus en laboratoire en comparaison des fécondations naturelles. Publiée dans Andrology en 2018 une étude menée par des chercheurs australiens souligne que « des différences importantes en matière de santé physique générale, et en particulier de santé métabolique et reproductive, ont été décrites, notamment une qualité de sperme plus faible chez les jeunes hommes adultes conçus par ICSI [l’injection intra-cytoplasmique de spermatozoïde est une technique de PMA dans laquelle le spermatozoïde est inséré directement par une pipette dans l’ovocyte] par rapport aux enfants conçus spontanément. »
De son côté la méta-analyse de l’Université chinoise de Zhejiang, publiée en mai 2013, explique que si « la plupart des enfants conçus après un traitement en vue d’une PMA sont normaux » il est cependant de plus en plus apparent que « les enfants conçus par PMA encourent un risque plus élevé de troubles périnataux, d’anomalies congénitales et de désordres épigénétiques, et le ou les mécanismes à l’origine de ces changements n’ont pas été élucidés. »
Dans une nouvelle étude portant cette fois sur le bien-être psychologique des enfants nés de PMA les mêmes chercheurs chinois concluaient : « Bien que la majorité des études ne trouve aucune différence sur les développements cognitifs, moteurs et du langage, en revanche des scores de QI inférieurs, une plus faible capacité motrice, de développement locomoteur et de compétence du langage réceptif ont été mis en évidence dans le groupe d’enfant nés par PMA. […] En ce qui concerne les problèmes de comportement, une prévalence plus élevée de troubles de comportement existait chez les enfants nés par PMA ; plus encore, les enfants nés par ICSI présentaient un risque d’autisme plus élevé que la population en général. »
Dès 2003, des chercheurs australiens avaient tenté de comprendre pourquoi les bébés éprouvettes étaient neuf fois plus susceptibles de contracter une maladie rare, le syndrome de Beckwith-Wiedemann, un syndrome de croissance excessive prédisposant au développement de tumeurs embryonnaires. Des chercheurs français faisaient concomitamment la même observation avec des chiffres moins importants. L’une des pistes évoquées pour expliquer ces facteurs de risque importants était que le processus de fécondation soit lui-même en cause. « On comprend facilement en quoi une manipulation mécanique des gamètes comme des embryons in vitro est distincte d’une manipulation biologique et occasionne un stress cellulaire commente Alexandra Henrion-Caude, généticienne, directrice de Recherche à l’Inserm. Il en est de même des différences thermiques non physiologiques subies par les cellules embryonnaires dans un laboratoire. En France comme à l’étranger, des études de cohorte portant à la fois sur le suivi d’enfants nés de PMA et sur des registres de malformations, montrent que le risque d’avoir un enfant atteint de certaines maladies épigénétiques était multiplié par 3 ou 4 selon les études. »
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