Crise économique, mécontentement de l’opinion vis-à-vis des « sortants » et envie de « punir le gouvernement », promesses démagogiques, nécessité de regarder la réalité en face, choix de société à faire. Trop souvent, les électeurs se prononcent comme s’il s’agissait de vider une querelle ou de punir le gouvernement disait une ancien Président de la république avant des législatives difficiles [1].
Le problème de Nicolas Sarkozy aujourd’hui est exactement le même. Le candidat de gauche, en tête dans les sondages, a su faire, intelligemment, une « campagne d’humeur », euphémisme employé par la presse pour exprimer qu’il a fait une campagne de rejet, de « bouc émissaire », démagogique, qui masque les contradictions et la radicalité de son programme sur les enjeux éthiques et de sociétés. Cette radicalité aucun chrétien ne peut y adhérer. Il a su « surfer » sur l’envie de toute opinion, en période de crise, de « punir le gouvernement ». Cette campagne, efficace jusqu’ici, est évidemment le contraire d’une campagne d’adhésion et de responsabilisation.
En face, le candidat Sarkozy n’a à offrir, en fin de compte, que la poursuite d’un combat imparfait, dans une réalité difficile.
S’il veut gagner, Nicolas Sarkozy n’a pas autrechoix que d’appeler les français à la responsabilité. Homme politique volontaire, et même volontariste s’il en est, il a probablement participé, à son corps défendant, au défaut de responsabilité des français, qui se sont reposés sur lui et l’accusent, comme des gamins qui pensent qu’en « tuant le père », ils résoudront le manque de vision de leur propre avenir.
Si le candidat socialiste passe, nous savons que son programme sera appliqué : euthanasie active, mariage homosexuel et homoparentalité, renégociation du pacte de stabilité européen, ralentissement de l’effort de « dégraissage de l’Etat », « faire payer les riches », régularisation massive des clandestins, participation des étrangers aux élections municipales, démantèlement de notre parc nucléaire, graves divergences dans son propre camp. Nous savons que la dette française sera attaquée, les financiers l’ont dit. Nous savons que l’Euro est en sursis, que la moindre erreur peut le faire exploser, et que l’aventurisme politique est toujours la solution la plus douloureuse et la plus injuste [2]. Nous savons qu’après la Grèce, sauvée de justesse et momentanément, l’Espagne aujourd’hui va très mal. Nous savons que les nouveaux pays ont extrêmement « faim », qu’ils veulent leur place du commerce mondial, et qu’ils travaillent beaucoup [3]. Nous savons que le candidat socialiste n’est pas un grand décideur, et qu’il n’a aucune expérience du pouvoir.
D’autres, à l’extrême droite, disent « gauche, droite, bonnet blanc, et blanc bonnet. Il faut faire exploser la droite. Demain, on reconstruira, le ciel sera bleu ». Beau raisonnement, politique du pire. En le faisant, on aura le pire. Demain le ciel ne sera pas bleu, mais rouge et noir, bien entendu [4].
En face, il faut nager à contre-courant, encore et encore. Comme la personne tombée à la mer, nous hésitons. « Se reposer, c’est bien tentant. ». Le bon choix est à faire, et c’est nous qui l’avons dans les mains. « Il s’agit de choisir votre propre avenir. La décision viendra de vous ».
[1] Discours prononcé par VGE le 27/01/1978 avant les élections législatives, à Verdun-sur-le-Doubs, appelé le discours du « bon choix ». http://www.assemblee-nationale.fr/histoire/suffrage_universel/giscard_d%27estaing.asp
[2] Pensons au rêve des tunisiens. Avec un régime certes imparfait, ils faisaient 7% de croissance annuelle, avec la paix civile. Où en sont-ils aujourd’hui ?
[3] En Corée du sud, le nombre d’heures de travail est 40% supérieur à celui de la France !
[4] Que ceux qui rêvent aux lendemains meilleurs juste avant la tempête revoient « Autant en emporte le vent », et l’attitude sudiste, juste avant la guerre de Sécession. Un bon rappel historique…
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