En réponse à une question que lui posait un journaliste sur l’affaissement culturel général, Georges Pompidou, homme d’une immense culture, d’une grande puissance intellectuelle et d’un réalisme légendaire, répondit simplement : « Voici venu le temps des conosophes ». Ce que l’on entend actuellement sur le brexit semble confirmer son affirmation.
Que l’on pointe du doigt les risques présumés d’un éloignement de l’Europe par la Grande-Bretagne est tout à fait légitime, même si l’analyse objective de la situation permet probablement de douter de la fiabilité des arguments employés. En effet, menacer cette puissante nation des pires catastrophes économiques en termes de croissance, d’emploi, de dette publique, au cas où elle quitterait l’Europe relève d’un certain aveuglement, voire de l’idéologie pure et simple. Car l’analyse économique objective démontre à l’envi que l’Union européenne est devenue une zone sinistrée : s’en éloigner semblerait donc être davantage une œuvre de salut public…
En outre, repasser en boucle les avantages de la construction européenne tels qu’ils avaient été définis à la fin des années 90 pour justifier la création de l’euro relève indubitablement du courage, peut-être de la témérité, sans doute de l’inconscience. En effet, l’Union n’a tenu à peu près aucune de ses promesses. Les rabâcher à nouveau peut s’avérer contre-productif, puisque les trois quarts des Européens estiment désormais que leur continent marche de travers.
Cela dit, la médaille de la conosophie revient incontestablement à Donald Tusk, le puissant président du Conseil de l’Europe, qui a su affirmer qu’un départ de la Grande-Bretagne de l’Europe aboutirait à la destruction du monde occidental. Ni plus, ni moins. Adieu, nos villes et villages, nos monuments splendides, nos peintres et musiciens, notre art de vivre et notre génie propre. La Grande-Bretagne prend le large, la ruine est partout !
Quelle mouche a donc piqué ce malheureux Donald qui, par sa déclaration fracassante, s’est autopropulsé Grand Maître de la conosophie ? Certes, nous savons tous que « plus c’est gros, mieux ça passe », mais à ce point, tout de même…Quoi qu'il en soit, les premiers résultats du référendum britannique semble montrer que cette surprenante science nouvelle n'a pas eu d'impact déterminant sur la capacité de jugement du peuple anglais.
François Billot de Lochner,
président de la Fondation de Service politique,
de Liberté politique et de France Audace.
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