Le vote de la loi immigration, chemin de croix pour la majorité et véritable champ de bataille pour les oppositions, relève d’un débat éculé et déformé. La question est généralement abordée de manière sentimentale et économique. Il est donc question d’accueil de l’autre et de nécessité de main-d’œuvre. Jamais n’est cependant évoqué un facteur majeur dans le fait migratoire : le déficit de natalité autochtone.

Le Medef contre les Français : histoire d’une hypocrisie patronale

 

Jean-Luc Mélenchon et Patrick Martin ? Même combat ! Le chef fil des Insoumis et le président du Medef sont tous les deux pour la régularisation des sans-papiers. Si l’un souhaite obtenir de la main-d’œuvre bon marché quand l’autre espère tenir dans les nouvelles populations un vivier de damnés de la terre, il n’en demeure pas moins qu’il y a ici une « convergence des luttes ».

 

Dans Le Figaro du 15 décembre, Patrick Martin a défendu la régularisation massive et continue de migrants. II estime ainsi qu’il manquera d’ici trente ans « 3 millions d’actifs en France, à tous les niveaux de qualification ». Un déficit démographique qu’il justifie par le vieillissement de la population et donc le manque de naissances françaises. Comme souvent, le patron du Medef reprend une lubie immigrationniste qui consiste à dire que les étrangers effectueraient le travail que les Français ne veulent plus faire. Une allégation qui reste à prouver et qui peut aussi trouver une explication dans le fait que les Français ne veulent pas travailler pour des salaires indignes. On peut par ailleurs se demander si monsieur Martin, qui aspire à plus d’immigration, vit avec des populations étrangères ou s’il a placé ses trois enfants dans des écoles pratiquant la mixité raciale…

 

La natalité, une pulsion de vie contre l’immigration

 

Le chantage à l’emploi témoigne d’un manque crasse d’ambition en matière de natalité. Un domaine dans lequel l’entreprise peut s’investir en favorisant l’accueil de l’enfant et en renforçant les dispositifs d’aides à destination des travailleurs qui ont des enfants.

 

Il s’agit ici de s’orienter vers une solution « interne » qui permet un renouvellement générationnel mais évite également le déracinement des migrants et des confrontations ethniques et culturelles pour les autochtones.

 

Plus généralement, ce postulat d’un besoin d’immigration révèle l’absence terrible de vision à long terme des politiques et de la société civile. Même à regarder du côté de l’Eglise, la question de la natalité et donc de l’accueil de la vie est négligée. Sur le site de la Conférence des évêques de France, le moteur de recherche interne donne accès à seulement un article si vous tapez le mot clef natalité. Pour le mot immigration vous disposerez de plus d’un million d’articles.

 

S’inquiéter plus de l’immigration que de notre propre natalité semble relever d’une forme de charité désordonnée pour ne pas dire d’une pulsion de mort. Face à celle-ci, il convient d’exalter la famille et d’encourager la natalité dans la sphère publique, privée, mais aussi dans nos Églises.

 

Olivier Frèrejacques

Président de Liberté Politique