Dans un ouvrage paru en 2022, le philosophe Christophe Bouton développe l’idée selon laquelle nos sociétés modernes sont marquées par une accélération de leur histoire. Une idée déjà développée par Daniel Halévy en 1948 et qui semble prendre tout son sens dans les temps que nous vivons.
La révolution industrielle, le développement exceptionnel des moyens de communication au cours des trois derniers siècles et la révolution numérique du nouveau millénaire ont considérablement modifié notre monde.
Tout de suite et maintenant
Désormais en contact permanant avec le lointain sans être nécessairement en lien avec ceux qui nous sont proches, nous évoluons dans une société de l’immédiateté qui, si elle est fort superficielle, offre un confort et des possibilités exceptionnelles en matière de développement et d’apprentissage.
Il est souvent question de se montrer critique vis-à-vis de ces temps modernes désenchantés où tout semble avoir été exploré et où nos quotidiens sont accaparés par des écrans.
Le caractère oppressif des temps modernes réside dans l’immédiateté, la réaction permanente, l’information en continue, l’absence de pause. Une oppression qui vient de l’extérieur et qui peut être maîtrisée de l’intérieur.
Demeure néanmoins notre libre arbitre qui nous permet de dompter cette modernité et ses outils afin de les utiliser à bon escient pour nous mais aussi pour les autres. Sans tomber dans un ascétisme total, nous pouvons mettre les moyens technologiques au service du bien. C’est le cas d’internet qui a vu fleurir les contenus proposés pour développer son intelligence (encyclopédie et cours en ligne) ou même recevoir un enseignement spirituel comme le proposent de nombreuses communautés.
Ne pas changer en substance
Sans verser dans la naïveté vis-à-vis de notre époque, il convient d’en tirer le meilleur parti possible. Le champ des possibilités qui s’offre à nous demeure assez vaste. La période est sombre, que ce soit en matière de décomposition des mœurs, de chute de la famille et de l’ordre social, mais elle apparaît néanmoins comme encore propice à des changements et à des initiatives porteuses.
Utiliser les outils du temps sans changer ce que nous sommes en substance n’est pas une chose facile tant nos modes de vie contemporains sont conditionnés par les éléments de la modernité. Reste que l’apprentissage de la mesure dans l’usage des outils de la modernité est possible. Elle ne crée par ailleurs pas une rupture totale avec des temps plus anciens, l’Homme ayant toujours eu à faire avec cette notion de mesure.
Le temps qui s’accélère autour de nous ne nous empêche pas d’emprunter notre propre mesure, de tracer notre propre voie sans subir le rythme qui semble s’imposer. Le jeûne médiatique au cours des congés est un exercice salvateur qui nous permet de ne pas s’imprégner de l’angoissante actualité le temps de quelques jours. Suivre le calendrier grégorien, les fêtes quotidiennes et leurs significations peut être une manière d’envisager le temps différemment. L’occasion pour Liberté politique de vous souhaiter une bonne fête de l’Immaculée Conception !
Olivier Frèrejacques
Président de Liberté politique
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