Le Parisien vient mettre en ébullition le monde médiatique ce jeudi soir après s’être entretenu avec Marion Maréchal. L’article précise que cette dernière ne soutiendra pas Marine Le Pen à qui elle reprocherait “des changements idéologiques trop réguliers”.
Pour la femme de 32 ans, la question se pose en ces termes : rejoindra-t-elle la campagne de l’ancien journaliste de CNews, dont elle partage largement la vision conservatrice et identitaire, ou restera-t-elle à l’écart de la compétition en ne se prononçant pas ? (…)
Beaucoup de gens au RN essaient de savoir ce que je vais faire. "Certains conditionnent leur départ au mien”
Marion Maréchal serait encore en pleine réflexion et se déciderait d’ici un mois :
Marion Maréchal explique envisager de revenir dans la vie publique. « Ça fait un an que la politique me titille », insiste-t-elle. [source]
Si le choix n’est pas encore fait, c’est pour plusieurs raisons. La première est évidemment familiale. Puisqu’en face d’Éric Zemmour, il y a Marine Le Pen. Marion Maréchal le dit clairement : elle n’a « pas envie de recréer des fractures familiales ». Pour autant, elle n’envisage pas de se ranger derrière sa tante. La question n’est donc pas « soutiendra-t-elle Marine Le Pen ou Éric Zemmour », mais uniquement : « Soutiendra-t-elle Éric Zemmour ? »
L’autre frein qui empêche Marion Maréchal de s’engager avec Éric Zemmour, ce sont leurs désaccords. Si beaucoup de points ou d’idées les rapprochent, l’ancienne députée FN du Vaucluse ne le rejoint pas sur sa proposition d’imposer un prénom français aux bébés d’origine étrangère. Comme le rapporte Le Parisien, elle n’est pas d’accord non plus sur l’absence de signes religieux en public. Elle aurait également aimé qu’Éric Zemmour apporte des réponses sur la bioéthique.
Ces désaccords seront-ils suffisants pour faire pencher la balance d’un côté plutôt que l’autre ? Peut-être pas. Ce qu’elle assure, en revanche, c’est qu’un soutien ferme à Éric Zemmour annoncerait son retour en politique. « Si je soutiens Éric, ce n’est pas juste pour passer une tête et dire coucou : ça veut dire revenir en politique et donc quitter l’Issep. C’est un vrai choix de vie, une décision lourde. »[source]
La question se pose aussi autrement : l’ancienne députée (FN) du Vaucluse est enceinte de quatre mois, et son terme coïncide avec les législatives en juin. [source]
Contactés par les journalistes de LCI et de BFM, les équipes de Marine Le Pen et d’Eric Zemmour ont refusé de commenter le sujet, à l’exception de Gilbert Collard :
Je lui dis que je l’attends […] Je suis persuadé que Marion rejoindra Éric Zemmour. “Quand on connaît Marion et qu’on lit ce qu’a dit Marion, on comprend qu’il y a une envie d’y aller. Je l’ai pratiquée suffisamment pour savoir que quand elle dit qu’elle va réfléchir, c’est qu’elle a fini de réfléchir. Maintenant tout peut se produire dans la vie, elle peut y renoncer pour de multiples raisons (…)
Cette envie de politique, cet appel qui va vers elle, elle l’entend. Elle ne peut pas ne pas l’entendre. Elle sait très bien que beaucoup de Français voudraient qu’elle soit aux côtés d’Éric, elle le sait depuis le début (…)
Pour Éric Zemmour, ce serait le ralliement d’une icône, d’une Le Pen. Ce serait le ralliement de la jeune députée entrée à l’Assemblée nationale, sur laquelle se porte l’engouement de toute une jeunesse du Rassemblement. Une prise phénoménale du point de vue politique
Le seul commentaire de l’entourage de Marine Le Pen à BFM, reprenant le vocabulaire de la gauche, est tellement insultant et méprisant que cela pourrait confirmer un ralliement :
Même si elle y allait, ça ne ferait pas monter Zemmour de 1%. Elle représente un microcosme et s’enfermerait dans un ghetto d’extrême droite (…) On lui a promis quoi chez Eric Zemmour ?”
Selon le journaliste Etienne Girard, la décision de rallier Eric Zemmour serait prise à 80% avec une place réservée dans l’organigramme de Reconquête, une candidature dans son ancienne a circonscription du Vaucluse ainsi que des circonscriptions réservées à ses proches. Il serait également question de la possibilité qu’elle intègre Reconquête avec son propre micro-parti. Marion Maréchal a en effet toujours souhaité conserver une certaine autonomie : on se souvient qu’elle était une des seules candidates du RN aux législatives de 2017 à avoir refusé les kit de campagne qui ont valu au RN des poursuites judiciaires.
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