Source [Causeur] S’opérant jour après jour avec méthode, la vandalisation de la capitale par la majorité d’Anne Hidalgo (PS) ne doit rien au hasard.
Le terme de ZAD (zone à défendre) désigne un squat ou l’occupation d’un pan de territoire afin d’empêcher un projet d’aménagement. Les militants qui mènent ce type d’intervention sont le plus souvent issus des milieux écologistes radicaux et de la mouvance gauchiste. Ces zadistes qui s’opposent généralement à un pouvoir politique local, régional ou central, utilisent les zones qu’ils ont conquises pour y développer des contreprojets à vocation politique et sociale.
Parler de « zadisation » de Paris peut donc apparaître doublement paradoxal. Tout d’abord parce que la mise à sac et la malpropreté qui accompagnent ces raids territoriaux sont ici en l’occurrence le fait de l’équipe politique en place et non d’activistes extérieurs à la ville. Le second paradoxe tient au fait qu’en l’espèce, il n’y a aucune remise en cause d’un quelconque projet innovant. Au contraire, cette zadisation vise bien plutôt à effacer et à supprimer toutes les sédimentations patrimoniales qui ont fait jusque-là de Paris une ville historique au cachet exceptionnel. Or, le patrimoine urbanistique qui s’enracine dans une histoire multiséculaire ayant structuré la morphologie de cette cité, se trouve désormais en péril.
Partagés entre la fureur et la sidération, les Parisiens ne cessent depuis quelque temps de dénoncer le saccage de leur ville par l’équipe municipale elle-même, une coalition PS, PCF, EELV. Emmenés par Anne Hidalgo, les édiles de sa majorité travaillent en effet avec acharnement, – voire avec fanatisme – à zadiser Paris. Pourtant, sa beauté, son charme et sa grandeur faisaient il y a peu encore de la ville-lumière la première destination touristique au monde. Toutefois, depuis quelques années, la maire et ses conseillers ont gravement porté atteinte à son identité et à sa singularité, entraînant d’ores et déjà plusieurs dommages irréparables et le départ de milliers de résidents. Ainsi, l’existant – qu’il s’agisse des perspectives, des jardins, des édifices ou encore du mobilier urbain – se retrouve-t-il bien souvent dénaturé, pillé, souillé ou même purement et simplement détruit, comme les fontaines de la Porte de la Chapelle (XVIIIe siècle). Opérée méthodiquement, jour après jour, cette vandalisation, qui bat actuellement son plein, passe tout d’abord par le triomphe de la malpropreté, une donnée sur laquelle nous allons nous attarder à présent.
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