Source [Valeurs actuelles] Emmanuel Macron et Edouard Philippe étaient annoncés au programme d’une conférence organisée par la Ligue islamique mondiale. Alerté par une première enquête de notre chroniqueuse, l’essayiste Barbara Lefebvre, l’Elysée a démenti dans la soirée du 9 septembre toute participation présidentielle. Néanmoins la lenteur de leur réaction interpelle, de même que la stratégie des organisateurs. Récit.
Lors de sa conférence de presse post-Grand Débat, le 25 avril dernier, le président de la République s’est exprimé sur « le communautarisme qui s'est installé dans certains quartiers de la République [et ces] gens qui au nom d'une religion poursuivent un projet politique, celui d'un islam politique qui veut faire sécession avec notre République ». Emmanuel Macron avait mimé un air grave pour annoncer que le gouvernement serait « intraitable ». Or, le président de la République et le Premier ministre ont été annoncés - en ouverture pour le premier et en clôture pour le second - à une journée de réflexion œcuménique sous l’égide de… la Ligue islamique mondiale (LIM), organisation dont l’histoire et les actions relèvent de l’islam politique le plus achevé. La LIM a-t-elle piégé l’exécutif ? Auprès de Valeurs actuelles, la communication de l'Élysée dément formellement toute présence. Matignon, également contacté par nos soins, affirme « avoir dit non » il y a plusieurs semaines. Quel rôle la Fondation de l’islam de France, co-organisatrice, tient-elle dans ce qui semble être une manipulation visant à faire penser que les plus hautes instances de la République soutenaient l’initiative de la LIM ?
Le 17 septembre prochain, au palais Brongniart à Paris, aux côtés de la Fondation de l’islam de France, la Ligue islamique mondiale va réunir une « conférence internationale pour la paix et la solidarité ». Précisons d’emblée qu’elle n’aura d’internationale que le nom, puisqu’on y rencontrera que des Français et des Saoudiens, mais pourquoi se priver de grandiloquence quand il s’agit d’acter « la signature d’un mémorandum de compréhension et d’amitiés entre les instances internationales juives, chrétiennes et musulmanes pour affirmer une volonté de rapprochement et de consolidation de leurs liens », tout cela au service du « message d’amour, de bonté et de fraternité inscrit au cœur de ces traditions religieuses souvent perverti à travers l’histoire et de nos jours ». Qu’il soit déjà permis de demander en quoi le grand rabbin de France, un pasteur français, l’archevêque émérite de Lille, celui de Marseille, le métropolite orthodoxe grec de France et le moine bouddhiste Matthieu Ricard sont des représentants « d’instances internationales ». Ont-ils d’ailleurs quitus de leurs ouailles françaises pour aller cautionner les actions de la LIM ?
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