Source [Atlantico] Quel que soit le candidat LR ou LR compatible testé dans les sondages, le score réalisé reste plusieurs points en dessous de celui enregistré par François Fillon en 2017 malgré une campagne calamiteuse. Le révélateur d’une ligne politique orpheline ?
Atlantico : Quel que soit le candidat de la droite testé dans les sondages, le score reste toujours plusieurs points en dessous des 20% obtenus par François Fillon en 2017. Comment expliquer que l'électorat filloniste de l'époque ne soit plus au rendez-vous ? A-t-il migré vers le RN ?
Jérôme Besnard : D’abord, il faut noter que le score tout à fait honorable obtenu par François Fillon (comparable à ceux de Jacques Chirac aux premiers tours de l’élection présidentielle de 1995 ou 2002), devait beaucoup à la conjonction de sa stature politique d’ancien Premier ministre, à un programme très travaillé et au rassemblement, plutôt cohérent, des tendances conservatrices et libérales de la droite. Aux élections législatives de 2017, une bonne partie de cet électorat s’est réfugié dans l’abstention, favorisant l’élection d’une majorité parlementaire inexpérimentée et protéiforme aux mains d’Emmanuel Macron. L’élection présidentielle de 2017 a été un tournant tragique pour la droite qui se retrouvait autour du parti unique LR. L’abandon de François Fillon par une partie des élus de droite a contribué à casser la corde de l’arc de cette famille politique, désorganisant le parti LR. Orpheline, une fraction de son l’aile droite, illustrée par des personnalités comme Jean-Paul Garraud ou Thierry Mariani se retrouve aujourd’hui dans une alliance cohérente avec le RN autour d’un bonapartisme centré sur la demande d’autorité. L’aile libérale du parti, ainsi qu’une partie du centre ont pu trouver des postes ministériels ou une cohérence intellectuelle dans l’offre libérale et progressiste du macronisme. Les LR, sauvés temporairement par les succès électoraux locaux, se limitent donc aujourd’hui au noyau le plus légitimiste des fillonistes et aux sarkozystes qui ont toujours la main sur l’appareil.
Christophe Boutin : Effectivement, le sondage IFOP pour Le journal du dimanche et Sud-Radio que vous évoquez donne, au premier tour de l'élection présidentielle de 2022, les scores suivants pour quatre des différents candidats potentiels de la droite : 14 % pour Xavier Bertrand, 11% pour Valérie Pécresse, 7% pour Laurent Wauquiez et 6% enfin pour Bruno Retailleau.
Bien sûr, la première réponse que l'on pourrait apporter ici serait de dire de se méfier d'une comparaison entre, d'une part, ce qui n'est jamais qu'un sondage réalisé à un an d'une élection, et, d'autre part, les résultats d'une élection. C'est d'autant plus le cas lorsque le dit sondage ne retient les scores que des électeurs qui font un choix, alors qu’à cause de la division actuelle de la droite et de l'absence d'émergence d'un candidat clairement identifié, il est possible qu'une partie des électeurs potentiels n'aient pas encore véritablement fait leur choix.
Retrouvez l'intégralité de l'interview en cliquant ici
- Dépenses publiques en roue libre : mais qui ose...
- Budget : le délire fiscal des parlementaires va...
- Présidentielle américaine : il n’y a pas que la...
- Les milliardaires, cette solution mirage pour c...
- Ces entités proches des Frères musulmans que l’...
- Immigration : l’Europe prise à son propre piège ?
- Mondial de l'Auto : le spectre d’une catastroph...
- Marseille : tueur à gages, ça eut payé
- Dominique de Villepin : du « SMIC jeunes » au d...
- Trafics de drogue, viols, meurtres, OQTF non ex...