Source [Conflits] : Le mardi 5 juillet 2022, le Quai d’Orsay a annoncé le rapatriement de trente-cinq enfants et seize femmes du camp de Roj, au nord-est de la Syrie. Si les associations de famille des revenants espèrent depuis des facilités de retour, l’opinion publique, quant à elle, reste hostile et 67 % des personnes interrogées sont pour laisser ceux qui ont rejoint l’État islamique en Iraq ou en Syrie.
Alors, comment appréhender ces retours ? Il faut pour cela comprendre le cheminement de ces femmes qui ont choisi de quitter le pays, mais aussi celui des enfants, nés sous l’emprise de l’EI et qui, pour certains, n’ont jamais connu la France.
Pourquoi partir ?
De nombreux travaux ont recensé les causes principales qui ont poussé les femmes à quitter la France. Bien que les motivations restent variées, définir des raisons types peut permettre par la suite de personnaliser l’approche de sortie de radicalisation. On peut recenser trois mythes les plus courants.
– « Daeshland » représente la volonté de rejoindre une société islamique utopique. Les femmes cherchent à améliorer leur qualité de vie autour du concept de Hijra, elles quittent ainsi une société corrompue à leurs yeux pour rejoindre une organisation qui défend les valeurs d’unité et de fraternité. Seul le « vrai » Islam permet alors son application.
– « Mère Térésa », représente une quête humanitaire, elle aussi utopique. Le motif de ces femmes est souvent de sauver les enfants bombardés par Bachar el-Assad. Cette raison a été utilisée par beaucoup de revenantes pour justifier leur départ et nuancer leur implication au sein de l’EI.
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