À Cannes, le candidat à la présidentielle a engrangé le ralliement d’un nouvel élu du Rassemblement national, Gilbert Collard.
C’est ce qu’on appelle l’épreuve du bain de foule. Tout candidat, quel qu’il soit, doit un jour ou l’autre se plier à cet éloquent révélateur de personnalité. Depuis son entrée en campagne, Éric Zemmour avait curieusement négligé l’exercice, pourtant traditionnel, de la déambulation dans un marché. C’est finalement entre les étals couverts de Cannes que l’essayiste s’est résolu à y plonger, samedi. Escorté par deux de ses fraîches prises de guerre, l’ex RN Jérôme Rivière et l’ex LR Guillaume Peltier. «Je n’ai pas vu ça depuis Sarko», glisse ce dernier, face à l’engouement de la foule.
Au rythme de trois pas à la minute, le candidat cède, tout sourire, aux demandes de selfies que de téméraires badauds lui proposent après avoir franchi la meute d’une cinquantaine de journalistes. «Merci Monsieur Zemmour, ne lâchez rien!», encourage un homme âgé d’une soixantaine d’années. «Sauvez-nous», surenchérit, émue, une femme en fauteuil roulant. Rendez-vous est pris avec le poissonnier pour aller pêcher l’oursin à la nage, un jour, à cinq heures du matin. L’enfant quelque peu affolé par la cohue est affectueusement consolé. Éric Zemmour peut souffler. Dans l’exercice, il se sera révélé davantage Chirac que Balladur.
Démentir le procès en «candidat loin des Français» intenté par ses rivaux n’était cependant pas l’unique dessein de cette étape dans les Alpes-Maritimes. Mais aussi de se faire le chantre d’une «union de toutes les droites». Distancé dans la plupart des sondages, six points derrière ses deux concurrentes directes que sont Marine Le Pen et Valérie Pécresse, le candidat à la présidentielle assume voir dans ce viatique le secret de sa «reconquête».
Quoi de mieux pour l’illustrer, que cette terre du Sud où l’association de la droite et du Front national a, par exemple, permis en 1986 d’arracher la région à la gauche. Alpagué à la terrasse d’un troquet en bord de marché, c’est un conseiller municipal d’opposition Rassemblement national du Cannet qui le lui rappelle: «À l’union des patriotes», finissent par trinquer les deux hommes, d’un rosé issu d’un fameux domaine du Gard: «Les sources de la Marine.» Le clin d’œil est savoureux pour l’essayiste qui s’apprête à officialiser le ralliement d’une troisième prise de guerre, en quatre jours, venant du Rassemblement national: l’eurodéputé Gilbert Collard, adoubé président d’honneur du mouvement Reconquête!
4600 sympathisants
Quelques heures plus tard. Devant quelque 4600 sympathisants, drapeaux français en main et casquettes «Ben voyons» vissées sur la tête, se succèdent tous les récents ralliés venus tant de LR que du RN sur une scène cannoise. «Avec Éric, on peut crier on est chez nous!» lance Jérôme Rivière dans une tentative d’appropriation culturelle chère au parti à la flamme. L’avocat Gilbert Collard loue, lui, «la capacité à scier la langue de bois en copeau» de celui dont il soutient désormais la candidature.
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