Bertrand Senez :
La formation de l'homme intérieur
La noblesse de la politique peut attirer un jeune cœur désireux de changer la société selon un bel idéal et de servir ainsi la communauté.
En même temps cet enthousiasme semble naïf pour qui connaît la complexité, les pièges et les obstacles de la vie politique. À considérer le parcours de beaucoup d'hommes politiques il semble même normal de passer de l'enthousiasme naïf à la désillusion puis, selon les cas, de la désillusion au renoncement ou au pragmatisme cynique. Comment donc une jeune personne de bonne volonté voulant s'engager dans la vie politique doit-elle se préparer à ses futures responsabilités ? Et ainsi, corrélativement, comment former à la responsabilité politique ?
Structurer sa vie intérieure
La formation à la responsabilité politique implique d'abord une formation de la vie intérieure. L'homme politique plus que tout autre est tenté de se soumettre aux désirs anarchiques qui naissent en lui, tout simplement parce que son pouvoir permet de passer outre les barrières qui empêchent habituellement le désir de se réaliser. Platon évoque à ce propos la singulière histoire de Gygès, berger tranquille au royaume de Lydie qui, grâce à la découverte d'un anneau mystérieux, acquiert le pouvoir d'être invisible. Sa vie change soudainement. Fort de son nouveau pouvoir, il s'introduit dans le palais royal, séduit la reine, tue le roi et s'empare du pouvoir suprême. Cette légende que Glaucon, en République II, soumet à l'examen de Socrate soulève au moins deux grandes séries de questions. Premièrement, est-ce que j'agis moralement par simple crainte du regard des autres ? Autrement dit, si j'étais invisible, m'obligerais-je à agir moralement ou n'en profiterais-je pas plutôt pour satisfaire n'importe quel désir au mépris de la loi morale, comme Gygès qui commet brusquement l'adultère et le régicide ? Deuxièmement, le pouvoir n'entraîne-t-il pas de lui-même, le dérèglement des désirs et ne finit-il pas toujours par être utilisé de façon arbitraire ?
Répondre non à ces questions, c'est alors reconnaître que l'homme est obligé en conscience par une loi morale qui n'est pas révisable au gré des envies passagères. Afin de résister à la tentation naturelle du pouvoir, l'homme politique doit avoir une conscience morale très claire. Pour cela la première mission de l'éducateur est de faire éclater le relativisme et ses corollaires que sont le pragmatisme cynique ou le machiavélisme. Il faut manifester l'absolue nécessité de la vérité et d'une loi non écrite venant transcender le simple désir spontané de l'homme. L'homme politique, plus que tout autre, doit savoir qu'il y a des choses sur lesquelles on ne peut transiger au risque de dégrader l'homme. Le relativisme est actuellement la grande maladie de l'intelligence et partant, le premier des combats de l'éducateur. Passé le temps des idéologies, il règne partout, se présentant comme seule attitude sage devant la folie des convictions qui ont entraîné la misère, la dégradation et la mort de l'homme. Il fait pourtant le lit de toutes les barbaries ; en niant la vérité objective du bien en vertu de quoi serait-il en effet possible de les critiquer et de s'y opposer raisonnablement ? Comment donc manifester le danger du relativisme ?
C'est d'abord l'affaire de la philosophie qui peut montrer assez facilement l'impossible économie de la vérité. On peut citer encore ici, entre autres, à nouveau l'indispensable Platon dans la République ou le Gorgias. Mais l'expérience montre que les arguments seuls ne suffisent pas toujours. La littérature peut être ici, comme souvent, une précieuse aide en tant qu'elle donne chair aux arguments philosophiques intemporels. Elle manifeste sensiblement, dans l'imagination, l'affectivité, les dangers du relativisme et les problèmes qu'il soulève. La lecture d'Antigone de Sophocle, de Crime et Châtiment de Dostoïevski manifestera par exemple l'absurdité et le nihilisme du relativisme et pourra laisser dans l'âme du jeune lecteur une trace indélébile et salutaire.
Plus largement, il s'agit d'enraciner la vision politique dans une saine anthropologie qui doit répondre aux questions suivantes : qu'est-ce que l'homme ? Quel est le sens de la vie ? Comment envisager son rapport aux autres personnes ? etc. Cette connaissance de l'homme s'acquiert en se plongeant dans la grande tradition des humanités dont les trois sources sont Athènes, Rome et Jérusalem. Cette familiarité avec l'humanisme classique développe une certaine atmosphère intérieure qui fait qu'une personne discernera comme par instinct où sont les enjeux véritablement importants pour le bien de l'homme. Sans la culture, qui est la nourriture de la vie intérieure et qu'il faut surtout distinguer de la simple érudition, l'homme politique sombre dans la barbarie technique où le véritable humanisme est bafoué au nom de la seule efficacité.
Enfin, l'homme politique chrétien doit prier. L'oraison n'est pas accessoire chez l'homme d'action. La gravité des menaces qui pèsent aujourd'hui sur l'homme et notamment sur les plus faibles (la culture de mort) la rend d'autant plus nécessaire : le combat politique est l'incarnation d'un combat spirituel. Les pressions exercées sur l'homme politique sont tellement fortes, les tracasseries administratives tellement pesantes et accaparantes que le quotidien peut facilement absorber ses forces et le réduire à l'exécution de tâches secondaires et secondes par rapport à l'urgence de problèmes majeurs. La prière permet avec grande efficacité de remettre en place les vraies priorités, de relever la tête pour voir plus loin et d'être ainsi de véritables acteurs de l'histoire. La vie de prière permet enfin de réactiver le goût du service gratuit et de maintenir la rectitude morale. Elle donne la liberté, l'énergie et le courage de persévérer. Enfin elle est la source du rayonnement de l'homme politique. Les temps ont changé : l'oraison n'est plus accessoire parce que la société n'est plus chrétienne et que l'âpreté des attaques demande une force surnaturelle pour demeurer fidèle et dans la joie.
Bref, la formation politique du chrétien consiste d'abord en une formation de l'homme intérieur dans ses trois dimensions morale, intellectuelle et théologale. Sans cela, le chrétien qui n'aurait que sa bonne volonté ne saurait porter de bons fruits. Sa bonne volonté serait même illusoire. Pour autant, la formation intérieure n'est bien évidemment pas propre à l'homme politique. Elle est en même temps absolument nécessaire et en même temps très insuffisante.
Maîtriser la doctrine sociale de l'Église
Il est évident que l'homme politique doit être nourri par ce qu'il est convenu d'appeler la doctrine sociale de l'Eglise. Contentons nous ici d'évoquer rapidement six grandes lignes fondamentales de ce trésor offert au monde 1/ L'affirmation de la dignité de la personne humaine, cause responsable de ses actes qui a des devoirs et, partant, des droits. 2/ Une organisation sociale qui respecte l'équilibre entre l'État d'une part, et la famille et la propriété privée d'autre part. 3/ Une conception personnaliste du travail. 4/ Une promotion de la justice fondée sur l'équité et non seulement sur l'égalité, et qui a pour but d'assurer la paix sociale. 5/ Une solidarité mise en œuvre selon le principe de subsidiarité. 6/ Une juste notion de la nation.
Cette formation doctrinale s'acquiert par une fréquentation assidue des textes du Magistère et constitue l'arrière-fond de toute décision politique. Elle livre des principes qui éclairent l'action. Mais une nouvelle fois cela ne saurait suffire. La politique n'est pas seulement affaire de doctrine mais de prudence. Il convient en outre de développer le sens de la contingence et de l'action concrète au risque sinon de dégrader cette doctrine en idéologie.
Agir en prudence
Il est donc particulièrement important de développer le sens du possible, et pour cela distinguer clairement l'idéal et le bien. Beaucoup de chrétiens, ayant le juste souci d'agir droitement, ne passent jamais à l'action car celle-ci n'est jamais parfaite, et semble toujours impliquer quelques compromissions. Ils auraient l'impression de se salir et préfèrent en rester aux principes. " Ils ont les mains pures, mais ils n'ont pas de mains " disait Péguy. Dans ce cas, la conscience morale, au lieu d'orienter l'action vers le bien, l'inhibe et enferme la personne dans un scrupule stérile. Or, s'il ne convient pas de transiger sur des principes (comme l'interdit de l'homicide par exemple), il n'est pas possible de fuir le domaine de l'action, ce qui demande souvent de se contenter d'atteindre le meilleur possible qui n'est pas l'idéal. Il faut accepter l'écart entre eux sans pour autant s'y résigner. Au paragraphe 73 de l'encyclique Evangelium Vitae Jean-Paul ii évoque ainsi le cas d'un parlementaire dont le vote se révélerait déterminant pour favoriser l'adoption d'une loi destinée à restreindre le nombre d'avortements autorisés, et qui remplacerait une loi plus permissive déjà en vigueur. S'il n'est pas possible d'obtenir mieux, ce qui n'est effectivement pas idéal, et si l'opposition à l'avortement du parlementaire est connue de tous, il est licite d'apporter son soutien à un tel projet de loi. Entre l'angélisme et le cynisme il y a la voie de l'homme de bien qui connaît les résistances du monde et ses combats.
D'autre part, l'homme politique doit avoir une connaissance concrète du monde, des institutions et des grands principes du droit (au moins français et européen). Il ne s'agit pas d'être spécialiste en tout, mais de saisir les tenants et les aboutissants, et de pouvoir comprendre le cas échéant les conseils d'un spécialiste et d'en juger. De la même façon, la culture historique de l'homme politique doit être vaste (même s'il ne peut avoir l'érudition d'un spécialiste), afin de comprendre l'origine des problèmes, les qualités et défauts habituels d'un peuple. De plus l'histoire peut manifester la causalité libre de l'homme en montrant comment une décision a pu peser sur les événements. Elle révèle des expériences vécues par d'autres. Elle fait découvrir ce dont l'homme est capable et en quoi son courage, sa lâcheté, sa mesquinerie, son génie, ou sa magnanimité ont pu contribuer à faire du monde ce qu'il est actuellement.
Tout ce qui a été évoqué jusqu'à présent peut être enseigné dans une école (et ce genre d'école existe déjà). Mais cela ne saurait encore suffire car la prudence passe essentiellement par l'expérience. Pour se former, les jeunes chrétiens doivent travailler auprès de leurs aînés, et si une formation politique complémentaire doit voir le jour, il faudra que les hommes politiques en place prennent en charge ces jeunes gens comme un compagnon du devoir forme son apprenti. À cela il faudrait ajouter des séjours à l'étranger qui permettent toujours de relativiser les problèmes franco-français et de découvrir d'autres solutions et d'autres perspectives. La mondialisation rend nécessaire cette expérience concrète de l'inculturation. Enfin, il est nécessaire de connaître concrètement les problèmes en vivant au milieu des difficultés : stages en usine, en banlieues difficiles, en associations caritatives qui tentent de soutenir et aider tous les " blessés de la vie ", seront autant d'occasion de vérifier la valeur d'idées toutes faites et de réfléchir aux causes et aux remèdes possibles. Sans cette confrontation à la souffrance d'une société, l'homme politique ne pourrait pas être un véritable serviteur et passerait ainsi à côté de sa vocation.
Culture humaniste et chrétienne, vie de prière, intelligence de l'action et expérience humaine : que de qualités variées et difficiles à acquérir ! On peut toujours espérer qu'une nouvelle génération émergera (ou émerge en ce moment), capable de renouveler la vie de la Cité. Pour rendre cette espérance réaliste, la priorité est de se consacrer à la formation. Ce qui est souterrain aujourd'hui apparaîtra au grand jour demain. Nous sommes au temps des semailles.
b. s.
Michel Boyancé :
Entre la réflexion et l'action, le détour philosophique
C
hacun en conviendra, la politique est bien davantage qu'une technique, ni même que le résultat d'un savoir intellectuel. Fondamentalement, la question de l'éducation politique est donc celle-ci : qu'est-ce que l'action présuppose dans l'intelligence et le cœur (la volonté), en termes de formation, au sens le plus noble et profond du terme ? Autrement dit, comment s'articule le lien entre l'action et la réflexion, la philosophie joue-t-elle un rôle politique ? Pour répondre, je m'appuierai sur l'encyclique Fides et Ratio, datée d'octobre 1998. Mon propos sera de donner quelques éléments sur la formation philosophique du point de vue chrétien, sachant que la philosophie peut-être aussi abordée en elle-même.
Connaître le réel avec méthode
Pour commencer, je voudrais développer un point capital de l'encyclique de Jean-Paul ii qui n'a guère été repris par les commentateurs. Le Pape rappelle que la philosophie est une connaissance du réel, et que cette connaissance est acquise selon une certaine méthode. Pour la plupart de nos contemporains, la philosophie n'est pas une connaissance. C'est " une réflexion sur ", un " questionnement sur ", une manière de réfléchir, de raisonner. En réalité, si l'Église rappelle que la philosophie est une connaissance, c'est parce que, depuis environ deux cents ans l'organisation universitaire occidentale est plutôt de type kantien. Elle ne considère pas que l'intelligence, par ses seules forces, puisse connaître le réel et que celui-ci est intelligible. Ainsi, et malheureusement, dans la formation des jeunes, la philosophie n'est plus vraiment une discipline utile. Elle est une branche de la littérature, une pratique rationnelle plus esthétique que véritablement sapientielle.
Que veut donc dire " connaissance du réel " ? Qu'est-ce que cela implique pour les chrétiens ? Définie ainsi, la philosophie est considérée comme discipline à part entière. La connaissance du réel a ses exigences propres et ses raisons propres. En catholique, nous pouvons parler de " loi naturelle ". Le risque, c'est de dire : " L'Église nous dit que la loi naturelle existe, donc j'apprends ce que dit l'Église et je serais dans la vérité. " Ce n'est pas aussi simple. Il y a des " raisons de la raison ", dans son fonctionnement propre, qui explicitent ce qu'est la loi naturelle, pourquoi on en parle, ce qu'est la nature, ce qu'est la loi. S'il n'y a pas le détour par la philosophie, au sens le plus noble du terme, par ce travail de l'intelligence qui essaie de comprendre la réalité, la formation de l'intelligence risque d'être amputée d'une grande part de sa raison d'être et de son efficacité.
Il ne s'agit pas, pour les jeunes chrétiens, de réciter des conclusions. On tombe alors dans la mauvaise scolastique, on récite une doctrine, on récite ou on apprend des manuels, on ne rejoint pas les interrogations des hommes de son temps. Il s'agit d'appréhender la réalité et de la comprendre selon une certaine méthode. Or, la culture occidentale nous a formés dans un certain esprit kantien : le réel est inconnaissable, la philosophie est relative au domaine des idées, de la pensée pensant ses propres catégories. Cette manière d'envisager la réflexion philosophique est très présente, par exemple, dans le dernier livre de Luc Ferry et Alain Renaut, Philosopher à 18 ans . Ainsi, la philosophie, depuis que les sciences l'ont semble-t-il supplantée, n'apparaît plus vraiment comme une discipline, elle n'est plus une connaissance.
Appréhender la réalité politique dans son ensemble
La formation en politique présuppose la connaissance du réel politique. Non pas au sens de la " real politik ", de cette connaissance des subtilités des combats politiques, connaissance de type " machiavélien ". Au contraire, comment l'acte humain individuel et social est-il connu, connaissable ? Un travail évident et nécessaire est de bien savoir appréhender les différentes disciplines qui abordent l'acte humain social : les sciences politiques, les sciences économiques, la sociologie, la psychologie, l'histoire. Une démarche philosophique permet de ne pas s'enfermer dans un certain mode spécialisé et technique d'appréhension du réel. À l'heure actuelle, il y a par exemple de grands débats sur l'écologie. On a même créé des partis politiques sur ce thème. Mais les grands problèmes de l'écologie sont des problèmes touchant les liens entre la science et la philosophie, la connaissance du réel par la science, la manière dont la science et la technique peuvent organiser une société humaine, les frontières entre le naturel et l'artificiel. Tous ces problèmes sont spécifiquement philosophiques.
Mettre en question son comportement
La connaissance intellectuelle ne suffit pas. L'unité de la personne humaine présuppose que l'action s'enracine dans la vie intérieure d'une personne, dans son intelligence, dans sa volonté, sa liberté, ses choix personnels, individuels et moraux. Ce qui fait qu'une formation philosophique, une formation dite " doctrinale ", même si le mot n'est pas tout à fait adapté à la philosophie, est la formation de l'ensemble de la personne, y compris en l'éclairant sur son propre comportement personnel. Souvent dans l'entreprise, dans la politique, dans beaucoup de domaines, une césure existe entre ce que l'on pense et ce que l'on vit. On connaît la phrase de Paul Bourget : " Si on ne vit pas comme l'on pense, on finit par penser comme l'on vit. " La formation des jeunes est une formation qui passe nécessairement par une mise en question de son propre comportement, c'est l'enjeu de la philosophie depuis Socrate.
L'Église nous rappelle que la méthode philosophique qu'elle préconise vient des Grecs qui étaient païens et n'avaient pas connu le message du christianisme. Pourquoi ? Parce que la raison a sa propre manière d'appréhender la réalité. La capacité que possède la personne de connaître le réel, pas simplement, pas aisément, et d'en faire une connaissance qui permette une unité intérieure, peut fonder l'action politique. Sinon cette césure est consommée, et l'on peut avoir une façade " doctrinale ", de bons principes intellectuels, et un agir qui n'y corresponde pas.
La formation des jeunes catholiques à leurs responsabilités politiques est une formation longue et exigeante, parce qu'il ne faut surtout pas que les catholiques soient de simples répétiteurs de doctrine. Ils doivent être pénétrés, dans leur intelligence, des raisons philosophiques qui soutiennent la foi, qui sont éclairées par la foi, mais qui ne dépendent pas d'abord d'arguments d'autorité. Le dialogue compréhensif avec des personnes en difficulté ne peut pas faire appel immédiatement au discours de la foi. Il faut aussi un détour par la raison, il faut comprendre les enjeux philosophiques d'aujourd'hui, les opinions qui circulent. La formation des jeunes, n'est pas la formation aux conclusions toutes faites. Elle consiste dans l'apprentissage du parcours de la raison qui conduit à ces conclusions. Ce n'est pas non plus l'acquisition de recettes pour l'action, de " trucs " ; c'est une formation beaucoup plus intime et profonde. Évitons ce que dit Paul Valéry : " Penseurs sont gens qui pensent et qui repensent que tout ce qui fut pensé ne fut jamais assez pensé. Ils ont donc inventé toutes les questions insolubles, les questions pour penseurs seuls. " Il est vrai que la philosophie, y compris peut-être la philosophie chrétienne risque cette dérive. Retrouvons le sens de la connaissance du réel, le sens de la formation et le sens de ce qui fait la vie d'une personne, à savoir son unité intérieure, orientée, pour ceux dont c'est la vocation, vers l'action dans la cité.
m. b.