Le ressentiment envers le président de la République ne résulte pas seulement de son incapacité à mener les bonnes réformes, mais aussi de son attitude méprisante. Modifier la situation dans un système hyper-bureaucratique n'est pas une tâche facile, et même avec toute la bonne volonté du monde, un chef d'État pourrait échouer.
C'est l'attitude d'Emmanuel Macron qui agace ses détracteurs. Que ce soit lors de ses provocations (comme lors de l'affaire Benalla avec sa déclaration 'qu'ils viennent me chercher') ou dans l'entretien où il affirmait : 'Les non-vaccinés, j'ai très envie de les emmerder', le président sait choisir ses mots pour susciter l'ire de ses détracteurs.
Un populiste du centre
Si ce qu’il dit n’a qu’une importance très limitée dans nos vies, la personnalisation du pouvoir à outrance sous sa présidence donne de l’ampleur à ses propos. Cela renforce le rejet de sa personne chez certains, mais peut également renforcer son soutien dans son camp. C'est une technique de communication que l'on retrouve également chez Donald Trump, dont les 'punchlines' divertissent les Américains convaincus.
Populiste du centre, Emmanuel Macron ne fait pas preuve de nuance, contrairement à ce que sa formule fétiche du 'en même temps' pourrait laisser penser. Vous êtes pour lui ou contre lui, c’est ce qu’il veut et cela fait aussi bien sa force que sa faiblesse. Sa longévité politique est étonnamment longue malgré un modus operandi qui n'avait pas permis à Nicolas Sarkozy de dépasser un mandat présidentiel.
Le mépris comme mode de gouvernement
Les années Macron auront été marquées par le mépris. Mépris à l’endroit des Français par ses phrases assassines et une politique menée contre les classes moyennes et ceux qui n’entrent pas dans le logiciel progressiste de gauche auquel le président est rattaché. Le mépris pourrait atteindre son stade ultime avec une loi sur l’euthanasie dès 2024.
Emmanuel Macron est un pur produit du système politique en place mais aussi l’enfant de son époque. Sans scrupule, il méprise le paysan français mais aussi ses plus proches lieutenants. Gabriel Attal, propulsé Premier ministre s’est ainsi fait voler la vedette par le pensionnaire de l’Élysée avec sa conférence télévisée de rentrée qui réduit le discours de politique générale prononcé mardi 30 janvier par le chef du gouvernement devant l’Assemblée à un non-évènement.
Le mépris qui fait des petits
Le mépris présidentiel a pu être partagé par des personnalité de son camp comme Gilles Legendre qui affirmait en 2018 « notre erreur est d'avoir probablement été trop intelligents, trop subtils » et par une myriade de ministres. Madame Sibeth Ndiaye pratiquait l'humiliation de ses collaborateurs en toute impunité, tandis que l'actuelle ministre de l'Éducation et des sports, Amélie Oudéa-Castéra, méprise aujourd'hui l'Éducation nationale dans un exercice d’hypocrisie formidable consistant, pour cette progressiste pro-LGBT, à placer ses enfants dans des établissements catholiques pour les préserver du système républicain et de ses tares.
Le mépris n’est cependant pas qu’affaire de majorité, les mauvais traitements de collaborateurs parlementaires ou encore l’augmentation des frais de mandat des députés et des sénateurs en cette rentrée de janvier, alors que les Français subissent l’inflation de plein fouet, témoignent de comportements largement partagés dans l’ensemble de l’échiquier politique.
Olivier Frèrejacques
Président de Liberté politique
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