Le résultat des élections législatives de dimanche peut être analysé de deux façons.
La façon optimiste : l’on ne peut que se réjouir de l’affaiblissement certain du pouvoir macronien, puisque sa formation recule notoirement par rapport à 2017, et l’on peut également se réjouir de l’étonnante percée du Rassemblement National, qui prouve que le souverainisme retrouve des couleurs chez les Français, et que de vrais sujets, comme l’invasion migratoire ou l’insécurité, ont désormais une place centrale dans le débat politique.
La façon pessimiste : il ne s'agit pas de s’en cacher, les deux formations arrivées en tête, La République En Marche et ses alliés d’une part, et la coalition des gauches nommée pour l'occasion NUPES (pour Nouvelle Union Populaire Écologique et Sociale) de l’autre, sont le signe d'une défaite de la droite, et signe l’acceptation par la majorité des Français d’un recul inquiétant des libertés.
En effet, la majorité a montré, au cours de la législature passée, une capacité inédite à réduire les libertés, avec, par exemple, le pass vaccinal mais aussi, avant l'épisode du Covid, avec la loi Avia visant les contenus dits "haineux sur internet". Mais ce n’est pas tout ! Retour de l'inflation, dette publique considérable, immigration massive, islamisation du pays, pouvoir d’achat en berne, guerre en Ukraine, menace sanitaire qui revient épisodiquement... Cette fin de premier quart de siècle peut légitimement angoisser.
Ainsi, les espoirs douchés d'un sursaut salutaire des mouvances conservatrices pèsent aussi chez beaucoup d'entre nous. L'échec de La Manif Pour Tous, la chute du candidat Zemmour, l'incapacité du Rassemblement National à s’affirmer dans les élections présidentielles et le déclin de la droite parlementaire (LR) sont autant de raisons de tirer les conséquences des erreurs passées.
Cependant, qui dit remise en cause et autocritique dit aussi capacité de rebond ! Nous savons que lorsque les actions sont au plus bas, il faut investir, si on le peut ! C'est en tirant les leçons de nos échecs passés que nous construirons un avenir meilleur pour nos enfants demain.
L'effondrement de l'école républicaine et la baisse généralisée du niveau culturel ne doivent pas seulement être déplorés comme des éléments du déclin en cours, mais envisagés comme de belles opportunités d'inculquer une nouvelle manière d'envisager le monde à des populations et des générations plus souvent victimes du vide que des idéologies.
En outre, les échecs électoraux répétitifs ne doivent pas masquer la réussite d'une certaine société civile à s'organiser et à défendre ses droits et ses libertés. En quelques années c'est tout un écosystème qui a vu le jour avec, à la manoeuvre : des organisations caritatives, des médias alternatifs ou encore des projets éducatifs. Des motifs de satisfaction qui s'inscrivent dans le temps long et qui permettent de changer la donne, peu à peu.
La bataille politique pour la défense de nos valeurs et nos libertés ne peut pas être envisagée qu'au seul travers du prisme électoral : il faut aussi miser sur un changement d'environnement culturel, en créant et en se renouvelant en permanence. Liberté Politique entend bien prendre sa part dans ce combat. Après déjà trente ans d'existence, nous entendons plus que jamais peser au cœur de la cité ! Dès ce chaud début d'été, nos équipes, renouvelées par de nouvelles arrivées, se mettent au travail pour affronter le quinquennat à venir !
François Billot de Lochner
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