Valls et Cazeneuve : la promotion des anticathos.

Valls candidat à la présidence de la République,  Cazeneuve premier ministre : tout indique que l'antichristianisme (disons le plus net : l'anticatholicisme)  favorise les carrières dans la république qui est encore pour quelques mois celle de Monsieur Hollande.

Pour Cazeneuve , on savait à quoi s'en tenir : "évoquer les racines chrétiennes de la France, c'est affaire , dit-il , d'une relecture historique frelatée qui  a rendu la France peu à peu nauséeuse" [1] . Au titre des travaux pratiques,  le ministre  de l'intérieur,  qui ces dernières semaines s'est démené comme un beau diable pour convaincre les municipalités réticentes   d'accueillir des "migrants", presque tous musulmans, jugeait l'année précédente "funeste"  (apparemment l'intéressé  sait choisir ses  adjectifs ) la décision des maires de Rouen et de Belfort d'accueillir  des chrétiens d'Orient[2].

En guise de  pénitence, le pauvre homme a dû, en service commandé, passer le 15 août dernier à Lourdes , à la fois en raison de la menace terroriste et parce que son chef en visite au Vatican deux jours après, voulait, campagne électorale oblige, faire un geste en direction  des catholiques.   

Quant à Valls, on ne saurait oublier  comment, alors ministre de l'intérieur lui aussi,  il avait sauvagement réprimé les participants à  la Manif pour Tous - allant jusqu'à  gazer des enfants en poussette.  Il fallait bien qu'il montre, face à des manifestants qui ne se défendraient pas, sa virilité républicaine, lui qui, en tant  d'autres circonstances se refusa  à interpeller  les coupables de graves désordres ( par  exemple sur la place du Trocadéro le 13  mai 2013 ). Croyant , comme il arrive,  à sa propre propagande selon laquelle ceux qui s'opposaient  au mariage homosexuel  étaient des ennemis de la  République ( alors qu'on pourrait aisément démontrer le contraire :  que la loi Taubira , fondée sur une théorie fausse, la théorie du genre  est  antirépublicaine ) ,  il rafla et ficha sans vergogne des centaines de jeunes qui n'avaient rien fait de mal, mais dont tout laissait  penser qu'ils  étaient en majorité catholiques.  Il fallait bien que ses coups de menton se dirigeassent contre  quelqu'un . Faute que Robespierre et la  guillotine soient à l'ordre du  jour, le petit  premier ministre  avait  trouvé un terrain  pour se  faire son cinéma.  En attendant la vague terroriste , du sérieux cette fois pour ce qui est de menacer la République, mais qui l'a vu,  il fait bien le dire, moins flambant .

Les antricathos enragés n'ont pas tous connu de pareilles promotions : Vincent Peillon pour qui  "on ne pourra jamais construire un pays de liberté avec la religion catholique" est, lui, sur la touche. Il avait sans doute  poussé trop loin l'esprit de système.

Il reste que ces promotions nous rappellent ce que fut la réalité du quinquennat de Hollande, cet homme apparemment  placide et non sectaire. Elles nous rappellent surtout ce qu'est devenu, en France et dans le monde, le socialisme de basse époque ; oubliée la  justice sociale : c'est dans  l'impuissance qu'il  laisse monter le chômage, qu'il fait des économies  sur la famille  et donc sur les enfants, qu'il met en accusation le vrai peuple sur le grief de "populisme". C'est l'idéologie qui a pris la place du social dans tous les domaines  : justice,  éducation,  gestion des territoires (coir Christophe Guilluy) , (non) politique industrielle, sur fond de mépris des "sans dents". 

Contrairement  à ce que certains  croient ( aussi bien Peillon que  beaucoup de catholiques), ce n'est pas à un retour à l'anticléricalisme de la IIIe République que l'on  assiste. Un anticléricalisme qui  s 'était bien apaisé : souvenons-nous que Léon Blum  fut le premier chef de gouvernement français à se rendre  la nonciature.  Les  anticléricaux de la Troisième pensaient, à tort ou à raison, face à une Eglise  pas toujours éclairée, défendre les droits de la raison. Aujourd'hui, c'est le contraire :les idéologies de toute sorte  qui dénaturent  la  gauche conduisent à  la déraison. Or face à aux idéologies,  l'Eglise catholique a défendu tout au long du XXe siècle où elles ont tant sévi la nature et la raison. On ne le lui pardonne pas.

 

[1] RTL 5/04/2014

[2] Le Figaro, 11/09 /2015