Les limites de la diplomatie idéologique

Source [Contrepoints] : La guerre en Ukraine n’est pas seulement une affaire de morale, de défense des grands principes du droit et de la démocratie, elle est aussi le signe visible d’une compétition entre puissances mondiales pour détrôner l’Occident.

Prétendre fonder des alliances politiques entre États uniquement sur des ressorts moraux n’est ni très honnête, ni très réaliste, ni très intelligent. Nier que derrière les discours émouvants et la propagande se jouent des rapports de force et des tensions entre puissances relève de la naïveté la plus éthérée.

À écouter le discours sur l’état de l’Union d’Ursula Van Der Leyen, c’est essentiellement sur un fondement moral que toute l’Union s’engage aux côtés de l’Ukraine pour contrer l’invasion russe. Il est moralement impossible de voir les démocraties occidentales s’abaisser devant l’autocrate Poutine, quitte à payer sa facture d’électricité plus cher.

 

Morale à géométrie variable

Seulement, la morale des élites européennes semble un peu à géométrie variable.

S’il est moralement impossible de traiter avec les Russes, l’Azerbaïdjan fait tout de même l’affaire pour acheter du gaz. Le nouvel allié énergétique des Européens, qui n’est pas vraiment un modèle de démocratie, a par ailleurs profité de la confusion pour agresser l’Arménie, alliée traditionnelle de Moscou. La communauté internationale a réussi à négocier le cessez-le-feu, mais les intentions impérialistes de l’Azerbaïdjan demeurent.

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