La France dans l'épreuve demande l'aide de la Vierge Marie

La France est en guerre. Les chrétiens lambdas, munis des Béatitudes, sont-ils d’une quelconque utilité dans ce conflit ? La douceur évangélique ne les condamne-t-elle pas à rester de simples spectateurs ? Comment pouvons-nous lutter contre cette barbarie perpétrée au nom de la religion ?

La non-violence de notre foi n’est pas cependant un motif pour déserter le champ de bataille. Pour lutter contre l'ennemi djihadiste, les chrétiens auraient tort de se priver, et de priver le pays tout entier, de ce qui fait leur force. Aussi, en ces temps décisifs, les fausses pudeurs ne sont plus de mise. Courage, sagesse, humilité : ce triptyque spirituel nous aidera à voir clair au sujet des secours que nous pouvons aller quérir dans cette épreuve.

Le premier d'entre eux est la Vierge Marie. Celle à laquelle de nombreux papes ont consacré le monde. Celle dont on ne compte plus les marques de prédilection qu'elle a manifestées au cours de notre histoire envers notre patrie.

Humilité

Depuis longtemps un combat terrible est engagé. Le 13 novembre la France en a pris la mesure dans sa chair. L'ennemi n'hésite pas à commettre ses crimes au nom de la divinité.

La nation française, ultra-sécularisée, est mal préparée à ce type de guerre. Demander l'aide de la Patronne principale de la France, c'est d'abord reconnaître nos insuffisances. Car ce combat est autant spirituel que militaire ou sécuritaire. Nous n'y arriverons pas tous seuls. Au-delà des fanatiques et de leur logistique, ce sont de formidables puissances spirituelles contre lesquelles nous luttons. Combat d'autant plus redoutable que la majorité des Français n'a pas conscience de tous les acteurs qui y sont engagés.

Sagesse

La guerre menée contre le djihadisme n'est pas une guerre sainte, même si nous luttons pour défendre les temples de l'Esprit que sont nos propres personnes. Les chrétiens ne désirent entraîner personne dans une guerre de religion. Ceci par respect des consciences, et aussi parce que nous ne voulons pas compromettre Dieu dans les moyens employés, qui ne sont pas tous évangéliques. Enfin, nous défendons un pays dont il est nécessaire de respecter la diversité de croyances (ou non-croyance) des habitants.

Cependant, cela ne doit pas nous conduire à négliger, nous autres chrétiens, l'aide de Celle qui est la Reine des anges. Celle qui vaincra les hérésies. Celle qui est toute puissante sur le Coeur de Dieu. De la part les catholiques, plus que de la négligence, ce serait une faute que de ne pas en appeler à Celle qui se fait une joie d'aider les enfants qui ont été commis à sa garde.

Courage

Peut-être nous faudra-t-il du courage pour avouer que nous demandons l'aide de la Vierge. Certains hausseront les épaules. D'autres nous prendront pour des illuminés. Les « bouffeurs de curés » traditionnels, avec plusieurs guerres de retard à leur actif, crieront à la récupération, affirmant que nous sommes faits de la même étoffe que les fanatiques du camp d'en face. Cela ne nous arrêtera pas. À nous de braver le respect humain.

Il est certain que prier la Vierge, et l'avouer publiquement, demande de nos jours autant de courage que d'humilité et de sagesse. L'humilité : notre impuissance, ainsi que l'urgence du secours, nous l'apprennent. La sagesse : les catholiques savent depuis très longtemps que la Vierge est le rempart assuré contre l'ennemi, « une armée rangée en ordre de bataille », selon les termes mêmes de l'Écriture.

En revanche, avouer, publiquement ou en privé, que nous prions la Mère du Christ, voilà qui demande beaucoup de courage. Mais il y a plus. À force d'être des dévots de Marie honteux, non seulement certains d'entre nous n'osent plus afficher leurs pratiques de piété, mais, plus grave encore, finissent parfois par les délaisser. On a beau être chrétien, on reste influençable. La peur de la marginalisation, le confort, spirituel et moral, de faire comme tout le monde : autant de motifs qui expliquent l'abandon de la prière à Marie.

Les plus avisés des hommes

Ainsi, c'est un triple courage que nous demandons à la Vierge : celui que le combat présent requiert de notre part ; ensuite le courage de l'humilité pour requérir de l'aide ; enfin le courage de la prier, elle, la Reine des cieux — qui n'a pas reçu cette royauté pour rester inactive, simple spectatrice, du haut de sa gloire, des événements se déroulant dans le monde sublunaire.

Loin d'être des « femmelettes », ou des idiots du village, les dévots de la Vierge sont les plus avisés et les plus courageux des hommes. Mais que ces qualités ne les poussent pas toutefois à se gonfler d'orgueil ! C'est à la grâce seule qu'ils doivent de prier Marie. Ils n'ont aucune supériorité à faire valoir sur les autres pour cela.          

Néanmoins personne ne leur déniera le mérite d'avoir dit « oui », sans honte ni peur de la marginalité ou des sarcasmes, à l'aide que leur propose leur Mère des cieux !

 

Jean-Michel Castaing

 

 

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