L’homme, victime des mensonges de la COP21 (II/III)

ÉTUDE | Le projet d’accord de la COP21 conclu au Bourget est d’abord une opération de communication dominée par l’hypocrisie des États, dont l’homme ordinaire sera la première victime.

Le pseudo « consensus » scientifique sur le climat, à l’origine de la mobilisation des Conferences of Parties - COP, repose sur un mensonge qu’il faut décrypter.

L’homme, victime des mensonges pseudo-scientifiques

Le rapport du GIEC explique très clairement que « les probabilités objectives et subjectives ne sont pas toujours distinguées ». Certes, dit le rapport, la « science objective » est une « vue populaire », comme si elle n'était pas une nécessité scientifique ! Comment s'étonner, alors, que le GIEC en soit réduit à faire appel à des « probabilités subjectives » et des « degrés de croyance » ?

« Ces niveaux de confiance ne sont pas des statistiques fréquentistes mais des “probabilités subjectives”, écrit-il, qui représentent des degrés de croyance qui sont basés sur une combinaison de sous-composantes objectives et subjectives de l'ensemble du système... La probabilité d'un événement est le degré de croyance qui existe parmi les auteurs principaux et les réviseurs que l'événement va se produire, compte tenu des observations, des résultats de la modélisation et la théorie actuellement disponibles, qui toutes contribuent à une estimation de probabilité “avant” de l'occurrence d'un résultat [1]. » 

Or l’intime conviction de 95 % des chercheurs ne suffit pas à fonder une « vérité scientifique ». Ainsi, deux grandes erreurs scientifiques ont fait l’unanimité de la communauté scientifique :

- La théorie de la « dérive des plaques continentales ». Elle a été inventée par le géologue Alfred Wegener à partir de 1912. Dans les années 1930, Harold Jeffreys, géologue britannique a montré que le modèle de Wegener ne marchait pas. On s’est alors mis à douter de la valeur du modèle de Wegener. En 1940, le nombre de scientifiques qui croyaient au modèle de la tectonique des plaques avait encore baissé. Après la seconde guerre mondiale, le développement des sonars acoustiques et des magnétomètres, utilisés pour la chasse aux sous-marins, ont favorisés la connaissance de la topographie des fonds des océans. Certains laboratoires ont alors commencé à faire progresser l’acceptation de la dérive des continents. Il aura fallu attendre 1965 une réunion à Washington de l’American geophysical union pour que trois conférenciers, dont le Français Xavier Le Pichon, vont convertir la majorité des chercheurs. Ainsi, si on veut atteindre un taux de 90% des chercheurs, il faut plus de 60 ans. En climatologie, on en est aux balbutiements : il faudra peut-être 60 ans pour que soit reconnu la cause hélio-centriste climatique !

- La thérapie à base de cellules souches embryonnaires. Depuis plusieurs décennies, la communauté scientifique médicale a fait croire aux miracles potentiels des cellules souches embryonnaires. Dès le début, des chercheurs ont expliqué que la nature totipotente de ces cellules conduirait à un échec et à des développements cancérigènes. Il a fallu attendre la découverte des cellules souches adultes pour que les premiers essais cliniques soient couronnés de succès, là où les essais ont tous échoués à partir des cellules embryonnaires.

Il est vrai que les budgets scientifiques sont hélas, le plus souvent, accordés par les États aux laboratoires développant des théories « à la mode », tant les décideurs ont peur d’être distancés par les autres.

L’homme, victime du relativisme et des consensus

Avec l’accord signé à l’issue de la COP21, l’homme est victime du relativisme. Les opinions publiques ayant de grandes difficultés à discerner la vérité au sein de ces théories en arrivent à conclure que toutes les théories sont possibles. Ils s’en remettent aux idées consensuelles, oubliant qu’en langage international, il s’agit d’une « procédure qui consiste à dégager un accord sans procéder à un vote formel, ce qui évite de faire apparaître les objections... » (Larousse). Le marteau agité par Laurent Fabius pour entériner l’accord de la COP21 est symbolique à cet effet.

Les instances internationales courent après des décisions sensées satisfaire une majorité d’intérêts particuliers et non qui servent la vérité. Dès lors, le consensus est un processus qui vise au contraire à occulter certaines vérités pour mieux parvenir à un accord. L’approbation des « résumés pour les décideurs » du GIEC est devenue un « processus intensément politique, où s’exprime toute une gamme d’intérêts nationaux divergents ». C’est, mot à mot, ce qu’a rappelé un chercheur du CNRS, Amy Dahan Dalmedico.

Prenons garde à la tyrannie des consensus qui sont diffusés par ce que la novlangue appelle les « agents de consensus » ! Tout « consensus » est suspect. Il prépare les esprits à de toutes sortes d’idéologies, bien éloignées du réel.

L’homme, victime du technicisme

Avec l’accord signé à l’issue de la COP21, l’homme est victime d’un technicisme rampant. Culturellement, les idées écologistes semblent condamner les solutions technicistes : ils refusent le nucléaire, les OGM, l’agriculture intensivement durable, etc. Mais en fait l’idée que les variations climatiques puissent être tout simplement le fait des variations naturelles devient insupportable à l’homme. La culture contemporaine veut tout maîtriser et veut rendre l’homme tout puissant, y compris sur la nature.

Serge Galam, historien et physicien, a raison de dire que le changement climatique a des causes naturelles « est beaucoup plus angoissant, car il n’est pas garanti que nous puissions y faire face... Derrière ce consensus, il y a le mythe d’une nature idéale, où la terre débarrassée de l’homme aurait un climat qui ne bougerait pas. C’est faux ».

L’homme, victime des États

Avec l’accord signé à l’issue de la COP21, l’homme est victime d’États qui renoncent à régler les vrais problèmes. Ils auront joué de la peur et du mensonge scientifique pour déplacer les regards des citoyens et leur faire croire qu’ils ont la capacité de s’occuper de sauver leur planète. Mais que deviennent les problèmes de chômage, de précarité sociale, de solitude, de délinquance de la jeunesse, de communautarisme, etc. ? Plus personne n’en parlait pendant la COP.

Malheureusement, le matraquage ne va pas s’arrêter là. On créera des évènements artificiels sur le sujet. Il y aura dès 2016 la COP22 à Marrakech. On annoncera la réunion d’une Coalition « haute ambition » s'engageant à une première révision avant 2020, même s’il ne s’agira, pour l’essentiel que de l’UE et de pays africains ou d’Amérique latine.

L’homme, victime de l’ONU

Avec l’accord signé à l’issue de la COP21, l’homme est victime d’un phénomène culturel qui va prendre de l’ampleur, celui de la Tour de Babel. On aura réussi à faire croire aux opinions qu’à problème global, le climat, il faudrait une gouvernance mondiale, l’ONU. Le pape Benoît XVI avait pourtant dit dans Caritas in veritate : « Attention à la fin de l’État ! »

On se demande ce que deviendra, dans le temps, ce principe sacré de la subsidiarité. Qu’en sera-t-il d’une véritable gouvernance démocratique ? Qu’on ne vienne pas nous parler d’une « démocratie participative » à laquelle ne participent que des ONG financées elles-mêmes par les subventions de cette « gouvernance ». Comment peut-on parler d’organisations « non gouvernementales » quand leur financement ne dépend plus des adhérents qu’ils sont sensés représentés !

L’homme, victime du néocolonialisme écologique

Le plus grave est que l’accord signé à l’issue de la COP entérine la mise en place d’entraves au développement des pays les moins avancés. Comment pourront-ils développer leurs réseaux d’assainissement d’eau, leur réseaux routiers, leur habitat, tout en limitant leurs émissions de gaz à effet de serre ? Il y a dans cette affaire un égoïsme caché du Nord vis-à-vis du Sud !

L’homme, victime des idéologies malthusiennes

Pendant que le mot de « solidarité » disparaissait des chapitres concernant les pays les moins avancés, les négociateurs s’attachaient à conserver les concepts d’« égalité des sexes » et d’« autonomisation des femmes ». Que voilà de beaux idéaux ! Mais ces éléments de langage cachent, comme dans un fourre-tout, le devoir des États de faire la promotion de des idéologies du gender, de l’avortement et de la contraception ! Il y a là une grande cohérence avec les objectifs du développement durable qui ont été adoptés par l’ONU en septembre 2015.

Le second de ces objectifs prévoit bien que « tous les pays ont le droit au développement qui... contribue à stabiliser la population mondiale d’ici le mi-siècle ». On imagine le chantage dont seront l’objet certains pays d’Afrique pour atteindre cet objectif d’« autonomisation des femmes ».

La nécessité de revenir au réel

Quelles que soit les forces politiques en présence, c'est le fait d'avoir des protagonistes « inflexibles » dans un camp qui permettra de libérer les opinions de cette « obésité intellectuelle » dont elle est victime. La mal-information dont elles sont victimes ressemble à la malbouffe. Les citoyens ont ingurgité de la COP21 à s’en étouffer. Notre état de santé mentale se dégrade d’autant plus que la malbouffe s’accompagne d’une sédentarité intellectuelle périlleuse.

 

Stanislas de Larminat est ingénieur agronome, diplômé de l'IPLH, auteur de l'Ecologie chrétienne n'est pas ce que vous croyez (Salvator, 2014).

 

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[1]  Rapport AR5 GT2, § 2.6.2.