Entretien avec Pierre Cassen : "Le déni est devenu une composante principale dans le système mental des musulmans"

Pierre Cassen est le fondateur de Riposte laïque.

 

Autour de la publication de Maurice Saliba, L’islam mis à nu par les siens, Anthologie d’auteurs arabophones post 2001, Éditions Riposte laïque, 2019, 350 p.

Constance Prazel : D’où vous est venue l’idée d’une telle anthologie ? Est-ce une démarche de Riposte laïque, ou émane-t-elle de l’un des auteurs ?

Pierre Cassen : Les éditions Riposte Laïque, présidées par Ghislaine Dumesnil, ancienne machiniste de la RATP, qui y a dénoncé l’islamisation de l’entreprise, en 2012, publient, en moyenne, deux livres par an, essentiellement autour de l’islam. Depuis à présent dix ans, nous avons parlé du voile, de la vie de Mahomet, de la Reconquista, de la possible manière d’interdire l’islam en France, des déséquilibrés, de l’islamisation des entreprises, de la takkya, et de quelques fictions qui ont permis de faire passer des messages à la société française. Nous essayons, à chaque nouveau livre, de nous dire : nous amène-t-il quelque chose de nouveau, par rapport à ce que nous avons déjà publié ? Aussi, quand Maurice Saliba, par ailleurs contributeur ponctuel à Riposte Laïque, avec qui nous avions déjà travaillé, en relation avec la psychiatre d’origine syrienne Wafa Sultan, aujourd’hui aux États-Unis, nous a proposé ce livre L’islam mis à nu par les siens, nous avons, bien sûr, compris que nous ne pouvions pas passer à côté d’une telle opportunité. Sociologue d’origine libanaise, chrétien, Maurice Saliba a travaillé de longues années à traduire tous ces écrits, et à hiérarchiser le livre. Il ne pensait pas possible de trouver un éditeur qui prenne le risque de promouvoir un tel ouvrage, et il était déjà résigné à l’auto-éditer sur Internet, ce qui aurait été dommage. Nous nous sommes donc consultés avec Ghislaine Dumesnil et l’équipe des éditions Riposte Laïque, et nous avons foncé. Notre maquettiste, Jean-Louis Chollet, a amené, comme à chaque fois sa patte, dans la réalisation de la couverture, notre imprimeur était au rendez-vous, comme depuis dix ans, et notre 21e livre était prêt ! Il a été présenté pour la première fois à l’occasion de la fête annuelle des Éditions de Chiré, et a très bien marché.

Concrètement, que peuvent-ils risquer en participant à cet ouvrage ?

Le Père Boulad, qui a écrit la préface, est très clair. Il a parlé de véritable « pavé dans la mare ». Il évoque d’anciens musulmans, certains ayant eu de hautes responsabilités chez les salafistes ou les wahhabites, qui ont décidé de dénoncer la barbarie des textes fondateurs de l’islam. « Dans cet ouvrage, l’islam se trouve impitoyablement mis à nu par ses propres adeptes, qui le connaissent de l’intérieur. Ils l’ont vécu dans leur chair depuis leur plus tendre enfance. Il s’agit donc d’une critique interne, où le Coran se trouve passé au peigne fin dans un procès sans concessions. Le constat est accablant. C’est un véritable déchaînement, une déferlante, un raz-de-marée. Le fait que des musulmans ou des apostats aient eux-mêmes souffert de la persécution, de l’obscurantisme et de la barbarie donne à leur propos un poids considérable. Le Coran s’y trouve déconstruit et l’islam démasqué. Le Roi est nu », écrit le Père Boulad.

Ce faisant, les auteurs savent qu’ils risquent leur vie, et certains réformateurs, qui voulaient qu’on revienne au Coran mecquois (remplacé par le coran médinois) ont été exécutés par les instances religieuses de leur pays. Les auteurs balaient d’un revers de main l’enfumage auquel nous avons droit, depuis des années, pour nous imposer l’islamisation de notre pays : le coup de l’islam et de l’islamisme, la prétendue contextualisation des textes guerriers et des paroles de Mahomet, l’interprétation erronée que les occidentaux, qui ne parlent pas arabe, pourraient faire, etc.

 Avec leur propre regard, quelles sont les principales critiques qu’ils formulent à l’égard de l’islam ?

La lecture de ce livre est extraordinaire, car la plupart des auteurs seraient traînés, s’ils vivaient en France, devant la 17e Chambre correctionnelle de Paris, pour incitation à la haine contre un groupe de personne, en raison de leur appartenance à une religion. Je vous rappelle que nous vivons dans un pays où le délit de blasphème est en train d’être reconstitué, dans les faits, et uniquement au profit de l’islam. Même s’ils ont été relaxés, les dessinateurs de Charlie Hebdo, qui pourtant étaient plus prudents avec les musulmans qu’avec les catholiques, avaient été traînés au tribunal par le recteur Dalil Boubakeur en personne, présenté comme un musulman modéré, pour avoir publié les caricatures danoises, en 2006. Michel Houellebecq, pour avoir dit que « de toutes les religions, c’est quand même l’islam la plus con » a subi le même sort. Christine Tasin, pour avoir, au lendemain de l’assassinat des deux policiers de Magnanville, crié, lors d’une manifestation organisée par le Siel, « Islam assassin », parce que le tueur se référait à des textes du Coran pour justifier ses crimes, a été traînée au tribunal, et condamnée à deux reprises. Elle est en appel. Et pourtant, voilà ce qu’osent dire les auteurs, cités là encore par le Père Boulad.
Taha Hussein accuse Mahomet : « Tu coupes les mains des voleurs, tu lapides le corps des femmes. Tu juges, l’épée à la main, et ta justice n’est qu’effusion de sang… »
Allah et Satan ne sont pour Abbas Abdelnour que « deux faces d’une même monnaie ».
Wafa Sultan prouve que le Coran est « la destruction mentale de l’individu ».
Amil Imani estime que « Beaucoup de musulmans iraniens sont complètement écœurés de l’islam et veulent quitter ce dogme de haine et de violence… ».
Hamed Abdel-Samad ne voit dans l’islam qu’ « une idéologie fasciste ».
Jihad Alawni qualifie les musulmans « d’obsédés sexuels atteints de schizophrénie… une nation moralement dépravée ».
Mohamed Kâçi met les Occidentaux en garde contre « le virus mortel de l’islam ».
Sayyid al-Qimni accuse al-Azhar comme « source du terrorisme dans le monde », et celui qui prétend que nous ne sommes pas arriérés fait l’idiot ou est fou. »
Tarek Heggy constate que « l’esprit arabe contemporain est prisonnier d’une culture islamique moyenâgeuse et toxique. »

Le déni est devenu une composante principale dans le système mental des musulmans qui cherchent à dédouaner l’islam de ses atrocités et prétendent que les auteurs des crimes n’ont rien à voir avec l’islam.
Nous n’avons jamais eu le moindre procès avec nos livres, et espérons, dans le contexte actuel, que cette impunité demeurera…

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