Le lobby LGBT est-il en train de devenir la nouvelle franc-maçonnerie ? Depuis de trop longues semaines, un filtre arc-en-ciel vient colorer des pans entiers de l’actualité. Décisions politiques, sportives et culturelles semblent désormais s’enchaîner avec pour seul objectif de répondre à un agenda permettant d’assouvir les recommandations homosexuelles.

En la matière, l’actualité des derniers jours offre un concentré particulièrement frappant.

La question hongroise, autour de la loi de Viktor Orban visant à mettre fin à la propagande homosexuelle dans les écoles et auprès des enfants, a fini par prendre une ampleur inattendue, avec des allures de crise diplomatique. Pour l’Union européenne, c’est presque un casus belli : par cette loi, la Hongrie enfreint ses « valeurs », comme l’a rappelé avec emphase Emmanuel Macron, comme si le militantisme gay faisait partie des « valeurs » de l’Europe. En plein Euro de football, le milieu sportif a surenchéri. La ville de Munich a voulu pavoiser son stade aux couleurs du drapeau gay pour accueillir l’équipe hongroise : heureusement, l’UEFA a mis le holà à cette surenchère malsaine.

L’offensive est universelle. En Italie, pourtant jusque-là encore – un peu – protégée de ces élucubrations par les restes de vernis d’une culture catholique millénaire, le gouvernement Draghi travaille à une loi contre l’homophobie qui a, à juste titre, déclenché les alarmes du Vatican : le projet de loi inclue les écoles confessionnelles dans l’organisation d’une «Journée nationale contre l’homophobie » et prévoit des peines d'incarcération et d'amendes pour toute discrimination en fonction du sexe, de l'orientation sexuelle ou de l'expression de genre. L’ambassade italienne du Vatican a fait part des inquiétudes de l’Eglise vis-à-vis de ses principes de libre organisation de son culte et de son ministère, censés être garantis par le Concordat et qui pourrait être mis à mal si le projet de loi aboutissait. Draghi a préféré balayer les objections en parlant d’ingérence vaticane.

Il est évident qu’en France, nous ne sommes guère mieux lotis, et les dernières élections régionales et départementales sont venues en apporter la preuve. Tous les candidats, tous les partis confondus n’ont eu de cesse d’envoyer des messages sans ambiguïtés au lobby LGBT : Renaud Muselier, en PACA, a expliqué se battre contre Mariani au nom de la défense des droits des homosexuels. Valérie Pécresse, en Ile-de-France, a troqué les conservateurs pour des figures gay-compatibles. Quant à David Rachline, du Rassemblement national, il n’a rien trouvé de mieux à faire que de mettre en scène un « mariage » lesbien à Fréjus deux jours avant le scrutin. Pour ne pas parler, évidemment, du triomphe dramatique pour leur cause que constitue le vote de la loi bioéthique instaurant la PMA pour toutes, tandis que les promoteurs de la GPA fourbissent déjà leurs armes.

Culture et médias, pour finir, sont eux aussi de la partie et ajoutent leur voix à ce concert tonitruant. Ces derniers jours, on pouvait suivre dans l’émission à succès « L’Amour est dans le pré » les tribulations d’un couple d’agriculteurs homos, soigneusement sélectionnés pour l’occasion. Dans nos rues, s’affiche la promotion du film Benedetta, qui bat une nouvelle fois le double record de l’obscénité et de l’anticatholicisme viscéral, en relatant les amours saphiques entre des religieuses. 

La liste pourrait encore et encore s’allonger. Tous ces signes contribuent à donner le sentiment que la question homosexuelle est devenue le point cardinal du débat public. Une question lancinante se pose : pourquoi ?

Dans cette obsession homosexuelle, il y a tout de même un sérieux angle mort : le rapport de l’islam et des pays musulmans à l’homosexualité. Nul n’en parle, nul n’aborde l’épineuse question. La Turquie homophobe peut bien prétendre à entrer dans l’UE, elle n’est pas la Hongrie catholique, donc en la matière a tous les droits. Et il est certain que les joueurs de football, quand il s’agira d’aller courir après un ballon au Qatar pour la coupe du monde en 2022, n’iront pas vociférer contre la peine de mort qui peut là-bas être infligée aux homosexuels.

Le fait est que le lobby LGBT est devenu une sorte de nouvelle franc-maçonnerie. Comme elle, d’ailleurs alimenté et nourri par elle dans ses fondements idéologiques et son militantisme politique, il est affaire de réseau et d’influence. Comme elle, il veut subvertir l’ordre naturel, et a fait de la morale catholique traditionnelle l’un de ses ennemis privilégiés. Prêter allégeance à son credo donne de la puissance et de la respectabilité. Il faut lui donner des gages pour approcher le pouvoir. Il est devenu un critère imminent de la dignité des valeurs, une référence culturelle incontournable. Son omniprésence, jusqu’au sein de l’Eglise, prouve que ce n’est pas un problème anecdotique.

La lutte est particulièrement difficile, car elle se place sur le plan du jugement de valeurs, de l’ostracisme pour ceux qui osent contester la norme amorale qu’il veut imposer à la société y compris par la voie de la loi. Notre réponse doit être culturelle : assumer, à tous les niveaux de notre vie, dans l’éducation de nos enfants, dans nos références culturelles, la différenciation sexuelle et l’inépuisable richesse de l’altérité. Mais surtout, elle doit être politique : le critère déterminant de nos choix électoraux à venir doit être l’absence totale de complaisance du candidat à l’égard du milieu homosexuel. La Hongrie l’a bien compris : c’est une question de survie.

Constance Prazel