Violences urbaines ; sciences comportementales et action publique

Source [Conflits] : Les émeutes qui ont secoué la France et dégradé son image internationale ne sont pas le fruit du hasard. Le comportement des jeunes délinquants responsables a été programmé par méconnaissance des mécanismes comportementaux. 

La France a reçu le culte de la Raison en héritage des Lumières. La capacité de l’homme à débattre rationnellement et à confronter ses idées dans un cadre analytique apaisé est un des fondements de notre identité nationale et démocratique. Pour qu’elle ne demeure pas un idéal, il faut l’incarner en l’homme tel qu’il est. C’est-à-dire un animal social avec ses impulsions, ses automatismes et ses biais psychologiques, pas une monade rationnelle.

90% de nos réactions sont provoquées par notre système émotionnel, la raison ne se réservant que le reliquat. Ce phénomène a été largement décrypté et porté à la connaissance du public par des chercheurs dont certains sont devenus célèbres comme les prix Nobel David Kahneman et Richard Thaler, ou de l’ancien conseiller de Barack Obama, Cass Sunstein.

La question des sciences comportementales

Les gouvernements et les grandes organisations anglo-saxonnes ont intégré les sciences comportementales pour lutter contre les violences, les discriminations ou, plus généralement, les attitudes antisociales. En France, il existe certes depuis quelques années un Département de sciences comportementales au sein de la direction interministérielle de la transformation publique (DITP), mais la pratique en est encore embryonnaire.

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