Ukraine : une évacuation des civils laborieuse

Source [Le Salon Beige]: Lors d’une audition parlementaire américaine mardi 8 mars, Victoria Nuland, sous-secrétaire d’État à l’Europe et à l’Eurasie, a confirmé que «l’Ukraine dispose d’installation de recherche biologique, et nous sommes de fait à présent assez inquiets par la possibilité que les forces russes tentent d’en prendre le contrôle».

Cette information avait été évoquée par Nicolas Hellemme, dans l’une de ses chroniques quotidiennes sur la situation en Ukraine vue par les officiels russes. Voici celle du jour

Ces 8 et 9 mars, les opérations militaires ont continué en Ukraine, à bas régime puisque plusieurs trêves locales ont été effectuées pour tenter d’évacuer les civils des villes encerclées de Kharkov, Sumy, Irpen près de Kiev et Marioupol dans le Donbass. Néanmoins ces évacuations ont été très laborieuses, puisque le gouvernement ukrainien ne semble plus avoir aucun moyen de contraindre les autorités locales, voire les ultra-nationalistes ou les bandes armées à laisser partir les civils, autrement que par le train.

Le réseau ferroviaire fonctionne encore à peu près entre Kharkov et Kiev, ou entre Slaviansk et Kiev, permettant l’évacuation par quelques trains bondés de civils, principalement femmes et enfants  – les militaires ukrainiens contrôlent les passagers, et contre quelques billets, des hommes mobilisables arrivent eux aussi à embarquer. Néanmoins, à Sumy, un convoi de bus et de véhicules a pu quitter la ville en direction de Poltava, dont 500 étudiants étrangers qui avaient manifesté la veille pour qu’on les laisse quitter la ville.

A Marioupol, l’évacuation des civils a été empêchée une fois de plus, mais entretemps, l’armée du Donbass a libéré les faubourgs nord (Stary Krim, aciérie Illitch), ouest (Mangush) et est (quartier Ordjonikidze) et avancé hier, 8 mars, de près de 900 m en direction du centre-ville. La poche tenue par l’armée ukrainienne, à court de munitions, et les bataillons ultra-nationalistes d’Azov ne cesse de se réduire. Au nord de Marioupol, la route vers Volnovakha a été prise sur toute sa longueur, et l’offensive se développe en direction de Zaporojie et pour dégager l’ouest de Donetsk.

Dans le nord ouest du Donbass, l’armée LNR a presque encerclé l’agglomération de Lisitchansk – Severodonetsk, en prenant Kremennaia le 8 et une partie de Roubezhnoe ce 9 mars.

Des combats font rage depuis deux jours au sud-est de Kharkov devant Balakleia où l’armée ukrainienne a tenté une contre offensive locale et sur la route Izium-Slaviansk. Le centre-ville d’Izioum a été dévasté par les combats, et la ville est coupée en deux – le nord aux russes, le sud encore ukrainien. Cette ville est stratégique car elle abrite les stocks de munition et les dépôts de tout le groupe d’armées qui fait face au Donbass insurgé depuis 2014.

Au nord-ouest de Kiev, les combats  se poursuivent à Irpen et Vorzel, dont une partie de la population civile a réussi à évacuer vers Kiev, par les ruines du pont pétardé il y a une semaine par l’armée ukrainienne, et au nord-est à Bogdanovka, près de Brovary, où l’armée russe a avancé jusqu’à couper la route Kiev – Kharkov. Dans la nuit du 8 au 9 mars des missiles russes ont frappé des cibles militaires à Brovary et l’aéroport de Borispol, à l’entrée est de Kiev.

Les combats se poursuivent aussi à  Nikolaiev où  les forces russes sont à moins de 10 km au nord, ouest et sud de la ville qui a reçu des renforts ukrainiens depuis Odessa, dont la défense est jugée prioritaire par Kiev, au point d’ordonner ce 9 mars que les moyens disponibles en Ukraine de l’ouest s’y rendent.