Que penser de l'émergence de Zemmour ?

Source [La Lettre Patriote]: Dimanche soir, la déception était patente chez les militants et les deux millions d’électeurs de Reconquête!. Et une certaine presse n’avait pas de mots assez durs pour caractériser son score : « une déroute », pour Le Monde. Le parti pris supplantait néanmoins l’analyse.

Effet d’optique

Certes, par rapport à l’envolée automnale, à la ferveur de sa campagne, il y a déception, et le verre est à moitié vide. Mais que dire alors pour les deux partis de gouvernement de naguère représentés par des humiliants – et inattendus – 4,78% pour Pécresse et 1,75 % pour Hidalgo ?

Zemmour s’est offert le luxe de créer en trois mois un nouveau parti de plus de 100000 adhérents, qui passe la barre des 5% et met à terre LR, politiquement et financièrement. C’est un (petit ? Moyen ? Grand?) remplacement. Et c’est le premier terme du pari qu’il s’était fixé : verre à moitié plein.

La « déroute » de Zemmour n’est qu’un effet d’optique par rapport à un pic hypothétique atteint à un moment dans les sondages. Mais par rapport à son point de départ ? De rien à 7, cela fait + 7.

Qu’un inconnu en politique impose le thème du grand remplacement, fonde un parti de masse, et recueille 2,5 millions de voix en coulant définitivement LR, qui l’aurait cru il y a huit mois ?

La relève du RN en cas de défaite de Marine le Pen

Ce score de Zemmour est son socle, son noyau dur, comme le montre les sondages indiquant qu’un tiers des électeurs de Marine Le Pen l’ont été par un réflexe « vote utile », pour assurer sa qualification, et éviter celle de Mélenchon. Il y a là la réserve du verre à moitié vide. Cela devrait avoir une traduction aux législatives et après. Surtout si Marine le Pen essuie une une troisième défaite à la présidentielle. Cela peut bénéficier au parti de Zemmour, qui l’a toujours pronostiquée. Les cadres et les électeurs déçus trouveront là un déversoir tout prêt pour les accueillir. Le verre se remplira.

Les 7 % de Zemmour et ses 2,5 millions de voix sont fondateurs. C’est désormais un pôle qui va attirer avec le jeu des trois autres plaques tectoniques de la nouvelle configuration politique française apparue ce 10 avril 2022 et qui servira de déversoir non seulement au pôle RN, mais aussi au pôle centriste.

Le tripartisme du 10 avril

En effet, des trois forces du 10 avril, celle qui est appelée à grossir est la gauche mélenchoniste : appelons-la « créolisée », puisque c’est sa revendication, ou grand-remplaciste, puisque c’est la carte de son implantation géographique (banlieues, zones urbaines). Or, la participation, faible ce dimanche dans ces secteurs, a de belles marges de progression. Sans compter la démographie. La stratégie islamo-gauchiste de Mélenchon (69 % des musulmans ont voté pour lui) valide en fait l’analyse zemmourienne du grand remplacement. Mais, dans la concurrence pour le pouvoir, cet eldorado électoral va être convoité et par le pôle de gauche et par le pôle central. Lequel sera alors amené à s’éroder , d’abord par l’exercice du pouvoir, ensuite par ses ambiguïtés, enfin par la réalité – grand remplacement, grand déclassement – qui rattrapera ses électeurs, qui seront bien obligés, à un moment , de choisir leur camp.

 

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