« Maison d’Abraham » à Abu Dhabi : œcuménisme ou syncrétisme onusien ?
Source [Le Courrier des Stratèges] : En novembre 2021, le grand iman Al-Tayeb a présenté au Pape François le projet de la « Maison d’Abraham », qui abritera sur un même site à Abu Dhabi une église, une synagogue et une mosquée. Euronews titre : « Le pape François et le grand imam d’Al Azhar, Ahmed Al Tayeb, ont écrit l’histoire l’année dernière à Abu Dhabi, en signant le document sur la fraternité humaine, un texte qui appelle à la tolérance, la paix universelle et la réconciliation de toutes les religions ».

A la mi-2021, le gouvernement saoudien a annoncé que la synagogue du site serait nommée « Synagogue Moïse Ben Maimon », en l’honneur de Maimonide, philosophe et rabbin du XIIe siècle. La mosquée sera nommée « Mosquée Imam Al-Tayeb » et l’église « Église Saint-François », du nom du pape qui participe activement à ce projet peu médiatisé en occident.

Le partenaire musulman du temple appartient au mouvement Hizmet de Fethullah Gülen, auquel s’opposent de nombreux musulmans.

La partie juive est représentée par le judaïsme réformé, un groupe théologique marginal qui est rejeté par une majorité de juifs pratiquants.

En février 2022, la construction de ce site est bien avancée et les édifices seront livrés la même année.

Dans un texte intitulé « document sur la fraternité humaine pour la paix mondiale et la coexistence commune », signé à l’initiative de ce projet en 2019 par le pape et L’Imam d’Al-Azhar Ahmad Al-Tayyeb, le pape nous indique qu’ « Au nom de Dieu et de tout cela, Al-Azhar al-Sharif – avec les musulmans d’Orient et d’Occident –, conjointement avec l’Eglise catholique – avec les catholiques d’Orient et d’Occident – déclarent adopter la culture du dialogue comme chemin ; la collaboration commune comme conduite ; la connaissance réciproque comme méthode et critère ». Ce projet s’inscrit-il dans le dialogue interreligieux ? Ne ressemble-t-il pas aussi à la définition d’une néo-religion universelle ?

Une religion mondiale onusienne faciliterait un gouvernement mondial

Ce vieux rêve des Nations-unies, qui s’y essayent depuis des décennies, n’a pas abouti à ce jour. Les divisions religieuses et culturelles ralentissent l’instauration d’un gouvernement mondial dont les Nations-unies sont à la fois le moteur et la vitrine. Le document signé par François « pour la paix mondiale et la coexistence commune » fait écho à une statue nouvellement inaugurée devant le siège des Nations-unies à New York, représentant la bête de l’Apocalypse et intitulée sans vergogne « gardien de la paix et de la sécurité internationale ».

L’Organisation des religions unies (ORU) a pour but de faire collaborer les religions aux grandes institutions internationales ce qui finirait d’assoir le pouvoir de ces dernières. L’expression « village global » de Marshall McLuhan est un projet politique en marche. L’instauration d’une religion unique mondiale n’a qu’un seul objectif : faire tomber les barrières religieuses pour unifier le monde nouveau et instaurer une gouvernance mondiale au détriment du respect des souverainetés et des peuples. Les Nations-unies sont – depuis leur création – tenues par les sociétés secrètes qui les financent depuis la seconde guerre mondiale. Cette domination s’instaure tout en avançant des valeurs positives et de tolérance.

Les objectifs du développement durable pour sauver le monde ?

Les Objectifs du développement durable (ODD) – « 17 objectifs pour sauver le monde », auquel François est attaché, restent le fer de lance d’une politique et d’une gouvernance mondiales. Comment François – qui affirme régulièrement son opposition à l’avortement, à la GPA ou au transhumanisme – peut-il valider l’objectif 5 porteur d’une culture du genre, du LGBT et du transhumanisme, de même que le droit à l’avortement ? Ces nouveaux droits de l’homme gagnent toute la planète, certains sont anathèmes à la foi catholique. Le Pape ne conduit-il pas l’Eglise sur des chemins tortueux avec le risque de voir s’imposer une néo-religion paganiste où l’humanisme athée, assortie à une charité empreinte de gauchisme, se dessine de plus en plus clairement ?

L’encyclique Fratelli Tutti, affichait déjà un optimisme marqué pour la « mystique de la fraternité » que le Pape qualifie lui-même d’« encyclique sociale ». Cette définition de la charité, que certains catholiques jugent réductrice, l’entraîne à annoncer la nécessité de « promouvoir non seulement une mystique de la fraternité mais aussi une organisation mondiale plus efficace pour aider à résoudre les problèmes pressants des personnes abandonnées qui souffrent et meurent dans les pays pauvres (n°165) ». La charité de l’Eglise ne pourrait être assimilée à l’action d’une ONG même si les deux ne sont pas incompatibles, L’Eglise n’a jamais non plus adhéré aux ODD (et précédemment aux Objectifs du Millénaire pour le Développement / OMD adoptés en 2000 à New York) qui mélangent habilement des objectifs pour le bien commun et des visées idéologiques incompatibles avec un chemin de foi. Dans le numéro 172 (Fratelli Tutti), François s’avance en politique et prône « une autorité mondiale régulée par le droit », il recommande « la création d’organisations mondiales plus efficaces, dotées d’autorité pour assurer le bien commun mondial »… On retrouve cet esprit dans la gestion de la crise du Covid et l’exhortation du Pape à se faire vacciner. La vaccination coercitive de masse a montré son inefficacité autant que la mise en place d’une politique mondiale qui prive encore certaines populations de leurs droits les plus fondamentaux sous prétexte sanitaire et sous couvert de décisions de l’OMS. A-t-on besoin que le Pape s’associe au discours politique du monde et entraîne les fidèles sur des chemins contraires ? Fratelli Tutti a été chaleureusement accueilli par le franc-maçon Jean Luc Mélenchon en France ou par la Loge Maçonnique du Grand Orient de Rome, en Italie, qui a assimilé l’encyclique à sa «mission et (son) rêve ». La franc maçonnerie espagnole n’est pas en reste et félicite François pour son implication dans la « fraternité humaine ». La fraternité est aussi un dogme de la franc-maçonnerie qui, dans son idéologie et ses rituels, offre une parodie de la doctrine et de la liturgie chrétienne.

 

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