Les négociations de paix reprennent en Biélorussie

Retrouvez ci-dessous l'analyse de Nicolas Hellemme.

Au 1er mars, les forces russes ont repris leur offensive au sud et à l’est de l’Ukraine. Ce soir du 2 mars, les négociations de paix entre les délégations de Russie et d’Ukraine reprennent en Biélorussie, dans la forêt de Belovezje, là même où l’URSS a été dissoute en 1991.

La position russe a été indiquée par le ministre des affaires étrangères Sergueï Lavrov en fin d’après-midi : les lignes rouges sur lesquelles la Russie ne cédera pas sont la démilitarisation et la dénazification de l’Ukraine, la reconnaissance de celle-ci du caractère russe de la Crimée – avec l’abandon des prétentions territoriales – et de l’indépendance des républiques de Lougansk et de Donetsk dans les limites des anciennes régions administratives.

Du point de vue militaire, la mer d’Azov est redevenue une mer intérieure russe, et à Marioupol encerclé les troupes de la république de Donetsk (DNR) avancent sur la rive gauche près de l’aciérie Azovstal où se sont retranchés des combattants étrangers et des groupes ultra-nationalistes ukrainiens. Des sources locales précisent que des civils auraient été enlevés et groupés de force dans les bâtiments de l’aciérie pour en faire un bouclier humain et stopper l’offensive.

De l’autre côté de la Crimée, en direction d’Odessa, les troupes russes ont pris hier soir le contrôle de la ville de Kherson, de la gare et du port fluvial. Les queslques 200 civils armés de roquettes et de fusils d’assaut, et la centaine de pillards ont été rapidement mis hors d’état de nuire. Les russes avancent aussi entre Nikolaiev et la centrale nucléaire d’Ukraine du sud (4 réacteurs) et vers Odessa.

Cette nuit et ce matin, des frappes russes ont eu lieu sur des concentrations armées à Kharkov et près de Marioupol, ainsi que sur des sites DCA et des positions d’artillerie qui tiraient sur Kharkov. Des sites militaires des régions de Zaporojie, Krivoj Rog et Kiev ont été visés ainsi que la base de la 95e brigade à Zhitomir – les soldats de cette dernière se sont illustrés dans de nombreux pillages, exécutions sommaires et pogroms dans le Donbass.

Les tours TV de Kiev, Kharkov et Lisitchansk ont aussi été mises hors service par des frappes précises – à Kiev, les autorités ukrainiennes ont tenté de faire croire à des victimes civiles, en apportant sur les lieux des corps de la morgue la plus proche, mais le « fake » a été rapidement éventé par les Ukrainiens eux-mêmes.

A l’est, les troupes de la DNR ont pris le bourg fortifié de Volnovakha où étaient retranchés des ultra-nationalistes du bataillon Aïdar, et les troupes LNR libèrent le nord de l’ancienne région de Lougansk où elles ont pris Svatovo, Novoaïdar et Starobeshevo abandonnés par les troupes ukrainiennes, ainsi qu’un grand nombre de villages.

A l’est de Kiev, les russes ont avancé jusqu’à un axe Kiev – Kharkov qui reste accessible depuis le sud ; les civils commencent à évacuer la ville par plusieurs couloirs humanitaires, même si des maraudeurs et des soldats ukrainiens plus ou moins déserteurs attaquent les civils en fuite – deux familles au moins ont été tuées. Selon les renseignements américains, les pointes des unités russes sont à moins de 10 km au nord et au nord-est de Brovary et de Borispol – dans cette dernière ville se trouve l’aéroport civil de Kiev.

A dix heures au 2 mars, les Russes affirment avoir détruit depuis le 24 février 1502 objectifs militaires ukrainiens et causé 7275 morts à l’armée ukrainienne – qui elle affirme, sans pouvoir le prouver, avoir tué 8500 soldats russes. L’armée russe a aussi détruit depuis le 24 février 62 lances-roquettes multiples, 206 canons, 350 VAB, 58 avions au sol ou en l’air, 46 drones et 336 autres véhicules blindés ou spécialisés.