Le rapport Sauvé ne va pas assez loin… la suite

A la suite d'un article de Renaissance catholique que nous avons publié sur notre site (https://libertepolitique.com/Actualite/Decryptage/Le-rapport-Sauve-ne-va-pas-assez-loin), le Général du Trémolet nous a fait l'honneur de rédiger un commentaire particulièrement pertinent, qu'il nous a autorisé à rendre public : qu'il en soit remercié !

Monsieur le Curé de la Paroisse St Bernard du Mont-Blanc,

Chers Amis et Correspondants,

Ce texte (de Renaissance catholique, ndlr) me semble fort pertinent, notamment sur ce qu'il évoque sur certains membres de la Commission SAUVE, et aussi par l’un de ses paragraphes sur les conséquences de mai 68 : il me rappelle l'un de nos récents déjeuners de travail du mois dernier avec notre député marcheur du Mont-Blanc. En effet, je m’y étonnais (au sens médiéval du terme) que l’un des visiteurs du soir de l’Elysée, dans le passé et encore actuellement, ne soit, ni plus ni moins, que … Cohn-Bendit ! Or, toute personne de bonne foi n’a pu oublier certaines de ses déclarations enthousiastes sur les petites filles, prononcées lors d’un journal du soir sur une chaîne TV de grande écoute, et qui auraient pu l’envoyer droit en correctionnelle.

Je répète ceci avec force : dans mes années de jeunesse, disons, de l’âge de raison en 57 à celui de mon bac Maths Elem en 67, j’ai été fort souvent pris en charge et accompagné par toute une série d’ecclésiastiques, à Versailles (Chanoine Gaston ROUSSEL, à la maîtrise de la Chapelle du Château, Frères des Ecoles Chrétiennes, Eudistes de St Jean de Béthune pour toute ma scolarité du secondaire) et dans nos nombreuses paroisses de vacances en Rhône-Alpes (Isère, Ardèche et Savoie) : à aucun moment je n’ai eu à subir quoi que ce soit de la part des gens d’église dans le domaine étudié par la commission, et ces fort nombreux ecclésiastiques ont été pour moi des modèles, des catalyseurs de foi et des transmetteurs de civilisation.

Je souligne à nouveau mon étonnement devant les statistiques de ce rapport : "La moitié des cas recensés le seraient dans les années 50 à 70 ». Vraiment ? Il y aurait eu 150.000 cas entre 50 et 70 ? Eh bien, prenons-les au mot : je demande une véritable étude scientifique, avec une courbe représentative précise, année par année, et je ne serais pas étonné, sur l’histogramme obtenu, d’avoir un centre de gravité de ces cas très déporté vers les dernières années de cette période, pour des raisons que tout un chacun peut comprendre sans sortir de l’ENA.

Pourquoi cette intuition ? Parce que, au milieu des années 50, nous étions à 10 ans de la fin du cataclysme de la Seconde Guerre Mondiale, et la pratique de la foi était encore très vive : églises pleines, le Dimanche matin, mais souvent aussi en ville l’après-midi pour les Vêpres et le Salut (ni TV, ni Internet, l’on écoutait les grandes orgues, autre culture !). Et puis, j’allais oublier : les processions, dans l’espace public, dont celle du St Sacrement, avec les pétales de fleurs devant le passage de la statue de la Sainte Vierge, celle-là même objet, à de très nombreuses reprises en ville et surtout dans nos campagnes, d'un voeu du 15 août 44 pour la libération de la France de l’occupation nazie.

A moins d’être totalement schizophrène, l’on a un peu de mal à imaginer ces prêtres de l’ancien monde avoir, aussi massivement, une double vie, mais peut-être suis-je un incorrigible naïf ?Voilà, tout simplement, mon témoignage sur le sujet.

Un grand merci pour votre attention, très chaleureusement

Général (2S) du Trémolet.