En visite en Turquie samedi 29 et dimanche 30 novembre, le pape François a lancé des appels pressants tant à la réconciliation totale des chrétiens entre eux qu’au retour de la paix au Moyen-Orient contre toute forme de fanatisme.

Rencontrant ce dimanche le Patriarche orthodoxe œcuménique de Constantinople Bartholomeos Ier, le Saint-Père a déclaré : « L’unique chose que désire l’Église catholique, et que je cherche comme évêque de Rome, « l’Église qui préside dans la charité », c’est la communion avec les Églises orthodoxes ».

Il s’exprimait ainsi à la sortie d’une « divine liturgie » célébrée en sa présence selon le rite de saint Jean Chrysostome par le patriarche orthodoxe, avec lequel il entretient de profonds liens d’amitié. Une amitié comparable à celle qui unissait leurs illustres prédécesseurs le Patriarche œcuménique Athénagoras et le pape Paul VI, qui échangèrent le baiser de paix historique de 1964 à Jérusalem après la levée des anathèmes du XIe siècle. Le pape François a effectué cette rencontre avec le Patriarche Bartholomeos, peu après avoir béatifié Paul VI, pionnier de la « civilisation de l’amour » proclamée à Noël 1975.

Le Pape a déclaré que, vis-à-vis de ses frères orthodoxes, l’Église catholique « n’entend pas imposer d’exigence particulière, sinon celle de la profession de foi commune ». Et reprenant le thème de la grande encyclique œcuménique de Jean-Paul II Ut Unum sint de 1995, il a ajouté au nom des catholiques : « Nous sommes prêts à étudier ensemble […] les modalités par lesquelles garantir la nécessaire unité de l’Église ».

Aux personnes de bonne volonté face aux « horreurs de la guerre » en Irak…

Exprimant leur préoccupation commune devant la situation des chrétiens et de l’ensemble des populations en Irak et en Syrie, le Pape et le Patriarche ont lancé un appel solennel très général à la paix dans un monde en feu :

« Les grands défis que le monde a devant lui dans la situation actuelle demandent la solidarité de toutes les personnes de bonne volonté. Nous reconnaissons donc aussi l’importance de la promotion d’un dialogue constructif avec l’islam, basé sur le respect mutuel et sur l’amitié. Inspirés par des valeurs communes et affermis par un authentique sentiment fraternel, musulmans et chrétiens sont appelés à travailler ensemble par amour de la justice, de la paix et du respect de la dignité et des droits de chaque personne, spécialement dans les régions où eux-mêmes, un temps, vécurent pendant des siècles dans une coexistence pacifique et maintenant souffrent ensemble tragiquement des horreurs de la guerre. »

…et pour la paix en Ukraine, « pays d’antique tradition chrétienne »

De plus, « comme leaders chrétiens », François et Bartholomeos ont exhorté « tous les leaders religieux à poursuivre et à renforcer le dialogue inter-religieux et à accomplir tout effort pour construire une culture de paix et de solidarité entre les personnes et entre les peuples ».

Et ils ont déclaré : « Nous nous souvenons aussi de tous les peuples qui souffrent à cause de la guerre. En particulier, nous prions pour la paix en Ukraine, un pays d’antique tradition chrétienne, et nous lançons un appel aux parties engagées dans le conflit à rechercher le chemin du dialogue et du respect du droit international pour mettre fin au conflit et permettre à tous les Ukrainiens de vivre en harmonie. »

Cependant, au sujet de la situation au Moyen-Orient, la veille, les échanges avec le président turc Erdogan n’avaient pas été très faciles, celui-ci jugeant utile de dénoncer une « islamophobie » répandue selon lui en Occident, à l’heure où les menaces continuent à peser sur des dizaines de milliers de chrétiens.

D. L.

 

Sur ce sujet :
 « La liberté religieuse est un droit fondamental », discours du pape François aux autorités turques

 

 

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