Lampedusa : concrètement, que faire ?

Lampedusa : le pape François pleure ! Les naufrages en Méditerranée évoquent les boat people. Qui s’en souvient ? Près d’un million de réfugiés ont péri en mer dans les années quatre-vingt et quatre-vingt-dix.

CES PEUPLES qui fuient leur patrie n’en peuvent plus. Au prix de leur vie ils se précipitent vers un Occident réputé encore havre de paix. Une paix qui est le fruit d’une civilisation qui fût chrétienne.  

Ces malheureux fuient les États d’Afrique ou du Proche-Orient devenus la proie d’un intégrisme islamique marié voluptueusement avec un affairisme financier international qui arrose les États mafieux.    

Il n’y a qu’une réponse : celle de mère Térésa à qui des journalistes lui  reprochaient de se substituer aux États. « Avez-vous jamais vu un État donner de l’amour ? » répondait-elle. Or pour aider les peuples, il faut les aimer.

Je ne pense pas que les peuples d’Asie étaient plus prédisposés à la paix que d’autres. Ce qu’ils ont vécu il y a trente ans étaient au moins aussi monstrueux que ce que vivent les Libyens, les Irakiens ou les Égyptiens. Les communistes n’ont rien à envier aux islamistes dans la torture, les massacres et la volonté d’imposer leur idéologie au reste du monde. Ils n’ont rien à envier en termes de corruption et de marchés sulfureux.

Comment agir ? En faisant ce que ne peuvent pas faire les États et ce que ne savent pas faire les grandes institutions.

Il faut éduquer la jeunesse et refuser de transférer les fonds réunis par les États. L’argent doit aller directement aux œuvres. Le temps est nécessaire pour constituer des réseaux sécurisés, et disons-le : de toutes les institutions, seule l’Église est fiable.

Il est possible d’agir même en situation de conflit. Enfants du Mékong l’a fait au milieu des combats contre les khmers rouges. Mais il faut du temps, beaucoup de temps et contrairement à ce qu’on croit, peu d’argent.

Il faut savoir dépenser parcimonieusement en père de famille. Trop d’argent corrompt. Les moyens doivent être directement investis dans les œuvres, ne jamais transiter par les pouvoirs politiques, toujours orienter les aides sur l’action concrète.

Les gigantesques moyens engagés par les grandes structures sont inversement proportionnelles à leur efficacité.

Lampedusa, c’est tout cela à la fois. Un immense gâchis. Le pape crie : Oui, les peuples ont le droit de vivre chez eux, les enfants ont le droit de rêver d’un avenir avec leurs parents et ne pas mourir pour que des djihadistes à fort relent de pétro-dollars ne les dépouillent de leur terre et de leur futur.

 

Yves Meaudre est directeur général des Enfants du Mékong

 

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