La responsabilité des catholiques face aux politiciens qu’ils décrient

Si l'ensemble des partis est favorable à l'avortement, que tous sauf un refusent d'abroger la loi Taubira et qu'aucun ne remet en cause le problème du divorce de masse, c'est à nous, catholiques, qu'il faut s'en prendre. 

Pourquoi Bruno le Maire, Valérie Pécresse et Nicolas Sarkozy osent-ils, sans la moindre gêne, annoncer qu'ils ont changé d'avis sur le mariage gay ? Pourquoi Florian Philippot peut-il se permettre de défendre ouvertement l'avortement ? 

Nous pouvons y voir trois causes.

 

La désunion des catholiques.

Ce n'est un secret pour personne, les catholiques sont divisés. Et ils le sont bien moins sur le fond que sur la forme. Doit-on aller dans la rue ? Rester dans les salons ? Doit-on être fermes ? Conciliants ? Doit-on accepter les anathèmes ? Se fondre dans la masse ? Y a-t-il un sens de l'histoire ? Peut-on y faire face ?

Toutes ces questions sont posées de manière récurrente et donnent lieu à des querelles d'ego qui peuvent avoir des conséquences dramatiques. Rappelons-nous la gueguerre médiatique entre LMPT et le Printemps Français. Ou bien l'opposition entre SOS Chrétiens d'Orient et l'Œuvre d'Orient.

La seule chose importante, dans les deux cas cités, aurait du être l’objectif des associations, pas leur méthode. Il fallait à tout prix empêcher le mariage homosexuel. Au même titre qu'il faut absolument aider les populations chrétiennes en danger. Mais l'Homme est un Homme, et ses faiblesses peuvent l'aveugler.

Le manque de fermeté des représentants de l'Eglise.

Tous ses représentants ne sont pas condamnables, loin s'en faut !

Mais il est à noter que tous les évêques n'ont pas pris ouvertement positon contre le mariage homosexuel. De même, certains ont, plus ou moins discrètement, pris d'étranges positions durant la réflexion sur la famille liée au Synode. Un autre exemple, récent, est la prise de parti d'évêques français contre des candidats aux régionales ! Et ces candidats n'étaient pas communistes...

Comment attendre des brebis qu’elles soient fermes si leurs pasteurs ne le sont pas unanimement ? Toutes se résoudront au plus petit dénominateur commun : la tolérance…

La tiédeur des pratiquants et leur embourgeoisement. 

La peur qu'ont les catholiques de passer pour des extrémistes rétrogrades les pousse à rester cachés. L'exemple le plus frappant est de voir le succès des Manifs pour Tous face à la Marche Pour la Vie. 

Quand une femme du showbiz, originale et venant d'un monde bobo les incite à se manifester, les catholiques osent (et c'est tant mieux !). Ils peuvent ainsi dire "vous voyez bien que nous ne sommes pas des extrémistes". Ils se reposent sur une caution.

Quand il s'agit de catholiques BCBG, ils restent chez eux, loin du risque que représentent pour eux les insultes médiatiques.

Ils préfèrent adopter les codes et le vocabulaire de leurs adversaires, si ce n’est leurs idées. Ils engagent ainsi le combat en disant "si vous me portez ce coup là, j'abandonne !". "Vous m'avez traité de sectaire violent et vous avez voté la loi Taubira ? Hé bien, puisque c'est comme ça, je laisse tomber !"

Le problème n’est pas que les cathos suivent tel ou tel type de personnes, le problème est qu’ils choisissent de défendre telle ou telle cause en fonction du type de personne ! Qu’est ce qui est le plus grave entre l'avortement et le mariage homosexuel ? Quelle est la première cause à défendre ? N’est-ce pas celle de l’enfant sacrifié dans le sein de sa mère ?

La question est donc de savoir où sont les 2,5 millions de pratiquants recensés en France. Où se cache cette puissance électorale majeure ? Comment ces coreligionnaires peuvent-ils douter de leur force ? Autant de questions que chacun doit se poser en son âme et conscience. Et une fois la réponse trouvée, il ne tient qu'à chacun de nous de chercher à convaincre ses proches les plus tièdes. 

Ce n'est qu'à ce prix que nos "élites" politiques nous écouteront.