Crise énergétique : beaucoup plus inquiétant que le blocage des raffineries, celui du calendrier de redémarrage des réacteurs nucléaires

Source [Atlantico] : Plusieurs grèves sur différents sites nucléaires ralentissent les opérations lors des chantiers d'entretien ou de réparation des réacteurs.

Atlantico : EDF a annoncé revoir son calendrier et reporté son planning de retour en production de certains réacteurs, sans préciser si cela était lié aux mouvements sociaux. Doit-on s’inquiéter du blocage de certains sites nucléaires ?

Damien Ernst : Oui c'est inquiétant. Beaucoup de travaux restent à faire. Avec le blocage de ces sites, ces travaux risquent de se prolonger. L’objectif d’Emmanuel Macron d’avoir 45 réacteurs nucléaires en fonctionnement en janvier – mois le plus froid de l’année – est mis à mal. D’autant qu’EDF était trop optimiste quant à sa capacité de respecter les différentes dates annoncées.

Pour les Français, la coupure d’électricité aurait un plus grand impact que les problèmes pour s’approvisionner en essence. 

Quelles sont les revendications des grévistes ?

C’est difficile à dire car on ne s’attendait pas à ce mouvement de grève. Même si on peut en dessiner les grandes lignes. Les conditions salariales se sont dégradées depuis des années. Les salariés ne voient pas dans quelle direction va aller l’entreprise. On sait qu’elle va être nationalisée mais on ne sait pas ce que l’État va faire avec cette entreprise. Cela favorise l’émergence d’un climat social tendu au sein d’EDF. 

Quelles sont les conséquences sur le parc nucléaire ?

La mise en opération du parc nucléaire pour l’hiver sera tendue. On risque de perdre des semaines très importantes pour respecter l’objectif du gouvernement. Ce dernier ne peut pas faire grand-chose face à ces grèves. Les ouvriers en grève ont des compétences particulières et ne sont pas remplaçables. 

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