Ce mardi 13 janvier, suite aux événements meurtriers qui ont frappé la France, et suscité de nombreuses interrogations sur les fondements de la liberté et de l’unité d’un peuple, Les Veilleurs vous convient à une veillée exceptionnelle devant l’Assemblée nationale (place du Palais Bourbon) de 20h30 à 22h30. Thème de la veillée : « Liberté et unité ».

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« Les voix libératrices ne sont pas les voix apaisantes, les voix rassurantes. Elles ne se contentent pas de nous inviter à attendre l’avenir comme on attend le train. L’avenir est quelque chose qui se surmonte. On ne subit pas l’avenir, on le fait. »
Georges Bernanos, L’Homme d’hier.

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Un texte à méditer en vue de cette veillée, d’Alexandre Soljénitsyne :

LA LIBERTE DENUDEE

« À elle seule, la liberté dénudée ne saurait en aucune façon résoudre tous les problèmes de l’existence humaine et elle en pose une foule de nouveaux. Mais, tout de même, dans les premières démocraties, y compris l’américaine à sa naissance, tous les droits n’étaient reconnus à la personne humaine qu’en tant qu’oeuvre de Dieu ; autrement dit, la liberté n’était confiée à la personne que sous condition, en supposant une permanente responsabilité religieuse : tel était l’héritage du millénaire précédent.

Il y a encore deux cents ans, en Amérique il y a même cinquante ans de cela, il eût semblé impossible d’accorder à l’homme une liberté sans freins, comme ça, pour l’assouvissement de ses passions. Depuis lors, toutefois, dans tous les pays occidentaux, cette liberté s’est érodée, on s’est définitivement libéré de l’héritage des siècles chrétiens avec leurs immenses réserves de pitié et de sacrifice, et les systèmes étatiques n’ont cessé de prendre l’aspect d’un matérialisme de plus en plus achevé.

En fin de compte, l’Occident a défendu avec succès, et même surabondamment, les droits de l’homme, mais l’homme a vu complètement s’étioler la conscience de sa responsabilité devant Dieu et la société. Durant ces dernières décennies, cet égoïsme juridique de la philosophie occidentale a été définitivement réalisé, et le monde se retrouve dans une cruelle crise spirituelle et dans une impasse politique. Et tous les succès techniques, Cosmos compris, du Progrès tant célébré n’ont pas réussi à racheter la misère morale dans laquelle est tombé le XXe siècle et qu’il eût été impossible d’imaginer, fût-ce à partir du XIXe. »

Alexandre Soljénitsyne,
Le Déclin du courage, Discours de Harvard le 8 juin 1978, Paris, Les Belles lettres, 2014, p.55-57.

 

 

Source : La Neuvaine

 

 

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