La bataille des crèches continue, dans la plus grande confusion judiciaire. En Vendée, la crèche de la Nativité pourra retrouver le chemin de l’Hôtel du département, mais à la mairie de Melun, elle est interdite.

Vendredi 16 octobre, la cour administrative d’appel de Paris a interdit à la mairie de Melun d’accueillir une crèche dans ses murs. Mais la semaine précédente, c’est cour administrative d’appel de Nantes qui annulait le jugement du tribunal administratif qui avait condamné le conseil général de la Vendée pour avoir installé l’hiver dernier une crèche de la nativité dans son hall d’accueil.

Comment s’y retrouver ? La Fédération nationale de la libre pensée se déchaîne et de nombreux maires ne savent plus à quels saints juges se vouer. A Béziers, c’est la requête de la Ligue des droits de l’homme qui a été rejetée, autorisant la mairie à édifier une crèche dans ses locaux.

A Amiens, le tribunal interdit une crèche à l’intérieur de la mairie de Montiers, mais l’autorise sur la place publique Jeanne-Hachette de Beauvais.

Le maire de Melun, Gérard Millet (LR), observe : « Selon que la lecture de la loi de 1905 est apaisée ou qu’elle est sectaire, on aboutit à des conclusions inverses… »

Archaïsme laïque

La question est de savoir si une crèche est un « emblème religieux » ou une « tradition culturelle ». A Béziers, les juges avaient soupçonné « l’intention » religieuse. Difficile de ne pas voir dans ces errements judiciaires et administratifs la vacuité sectaire de la lecture idéologique de la laïcité à la française.

Si le procès d’« intention » est laïque, la culture de la société française s’enracine historiquement dans le christianisme. C’est un fait objectif, historique, scientifique. La laïcité n’aimerait-elle donc pas la science ? Les primitifs ne sont pas ceux que l’on croit.

 

 

Source : Le Figaro, 23/10/2015

 

 

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