Editorial
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Nouvelle atteinte à la vie : le régime s’attaque à l’embryon
Les dirigeants de l’Assemblée nationale ont décidé d’avancer d'une journée le débat parlementaire sur la « libéralisation de la recherche sur l’embryon humain », lors d’une session extraordinaire organisée juste à la veille des vacances parlementaires.
Comme pour la prétendue loi Taubira de dénaturation du mariage qui menace l’avenir de l’enfance, le régime socialiste veut passer en force. Ici, une fois encore, les détenteurs de la Vérité d’Etat matérialiste et obligatoire ne pratiquent pas la concertation : ils négligent d’organiser un débat public sous forme d’états généraux, contrairement à l’article 46 de la loi de bioéthique de 2011…
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28-31 août : Université d'été de la Sainte-Baume
Le mouvement de résistance de La Manif pour tous donne lieu à la création de multiples initiatives, toutes surprenantes. Pertinentes, audacieuses, généreuses souvent, nébuleuses et maladroites parfois. La dernière en date est génialement inspirée : les Veilleurs debout, qui témoignent en silence, devant les lieux de pouvoir et de justice, leur refus de l’arbitraire.
Le principal bénéfice de cette effervescence militante est un heureux réveil des consciences qui, à défaut de transformer la majorité de l’opinion, mobilise le monde chrétien comme une minorité désormais consciente de ses responsabilités, et activement engagée pour se faire entendre.
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La répression pour tous
Printemps 2013. Les Français, qui se sentent méprisés par le pouvoir, se rappellent à l'attention de leurs gouvernants en s'exprimant notamment dans la rue. Ils se rassemblent au cours de manifestations, multiples et gigantesques. Ils accueillent les ministres en déplacement avec tambours et trompettes. Ils se réunissent dans les centres-villes autour de Veilleurs pacifiques. Ils se constituent en groupes originaux, qui agissent avec souplesse et détermination, comme les Hommen, les Mères veilleuses ou les Antigone. Leur trait commun dans la résistance : la paix, la joie, la sérénité... et la volonté !
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Et maintenant, l’école
Le projet de Vincent Peillon pour “Refonder l’école de la République” est actuellement en deuxième lecture à l'Assemblée nationale. Le ministre n'a jamais caché ses intentions : faire de l'école la religion nouvelle qui « arrache l’enfant au déterminisme familial »...
François Hollande ne se contente pas de changer le mariage. Si la résistance de La Manif pour tous reste mobilisée, c’est pour refuser la mainmise de l’État sur l’éducation sexuelle des enfants à travers le prisme de « l’identité de genre ». Les amendements prévoyant l’enseignement obligatoire de la théorie du genre ont été symboliquement retirés, mais il s’agit d’un leurre.
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Résistance chrétienne
Le président Hollande proscrit à ses opposants l’emploi du mot « résistance ». Le temps de la dictature est révolu, dit-il. Certes, il faut se garder de tout excès dans l’appréciation de la réalité, et d’user de mots qui creusent les antagonismes. Le régime socialiste n’est pas une tyrannie sanguinaire. Mais il faut savoir lire les signes des temps.
L’ambition euthanasique, la chosification de l’embryon, la redéfinition autoritaire du mariage ne sont pas la marque d’un régime modéré. Et si ce régime ne supporte pas la contradiction, comme le prouvent le mépris de l’opposition parlementaire et les brutalités policières qui s’abattent sans mesure sur les braves gens, ce n’est pas seulement parce que nous sommes devant un État faible. Nous sommes devant un pouvoir idéologique dont la légitimité ne prospère que sur la dialectique de la violence.
Ce n’est pas la première fois que le peuple chrétien se trouve en première ligne pour s’opposer aux abus de pouvoir d'un État. Dans une réflexion sur les aspects bibliques de la responsabilité politique chrétienne en situation de résistance, le cardinal Ratzinger suggérait trois axes d’engagement (Église, œcuménisme et Politique, 1987). Nous les rappelons :
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Pourquoi je serai dans la rue dimanche…
Il est des combats que l’on croit perdus. Mais à vue humaine seulement. Il est des gens qui disent que cela ne sert à rien. Mais j’ai entendu le pape François nous interpeller vivement : sommes-nous des chrétiens de salon, uniquement pour prendre le thé en étant confortablement installés à discuter de théologie ? Non ! Alors je sortirai de chez moi, dimanche.
Je l’ai souvent rappelé ces derniers temps : je n’ai pas envie de me retourner dans quelques années en me disant : « Si j’avais su », « si on m’avait dit… » Dimanche, je serai dans la rue parce qu’il vaut mieux se battre vivant pour une cause qui semble perdue que se battre mort en l’ayant déjà perdue de toute façon.
Je serai dans la rue pour manifester mon mécontentement à l’encontre de cette loi, du mépris tant et tant affiché ; et je serai là car je suis un citoyen comme un autre auquel on ne peut contester son « droit » de manifester.
Je serai là, encore et encore, une énième fois, contre une espèce de droit à l’enfant qu’on nous prépare pour demain, quoi qu’on en dise. Le combat n’est pas terminé puisque tout va se jouer, à partir de maintenant.
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Résistance et reconstruction
Le Conseil constitutionnel a tranché : la loi Taubira est conforme à la Constitution. Sans tarder, François Hollande a promulgué le texte, dans la nuit, comme si le « changement de civilisation » ne pouvait attendre. Cette décision n’affaiblit en rien notre détermination. Elle appelle une résistance ajustée, pour durer et reconstruire.
La loi Hollande-Taubira est une loi illégitime. On ne peut pas retirer aux enfants le droit d’avoir un père et une mère sans trahir la vérité et la justice. « Un mensonge d’État » a dénoncé le cardinal Barbarin.
À dire vrai, la décision du Conseil n’était guère inattendue. Roland Hureaux avait pointé l’embarras des juges de la rue Montpensier : dans une société post-moderne, relativiste, comment reconnaître la primauté d’une loi universelle non écrite ?
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Le mariage anormal
Contre toute attente, le projet de loi Taubira « ouvrant le mariage et l’adoption aux personnes de même sexe » a provoqué une contestation populaire inédite dans l’histoire. D’emblée, cette contestation a été présentée comme l’expression d’une minorité conservatrice résiduelle. Mais l’ampleur de l’opposition, son caractère pacifique, spontané et non-partisan signifie autre chose. Le noyau dur initial de la résistance s’est élargi comme si la redéfinition autoritaire du mariage ouvrait les yeux de l’opinion sur une évolution politique d’une nature inhabituelle.
Les auteurs du projet de loi eux-mêmes ne s’en sont pas cachés. MmeTaubira a parlé du « mariage pour tous » comme une « réforme de civilisation ». Le président de la République a admis devant les maires de France que l’objection de conscience pouvait se justifier, même s’il s’est rétracté ensuite.
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Le mariage anormal
Contre toute attente, le projet de loi Taubira "ouvrant le mariage et l’adoption aux personnes de même sexe" a provoqué une contestation populaire inédite dans l’histoire. D’emblée, cette contestation a été présentée comme l’expression d’une minorité conservatrice résiduelle. Mais l’ampleur de l’opposition, son caractère pacifique, spontané et non-partisan signifie autre chose. Le noyau dur initial de la résistance s’est élargi comme si la redéfinition autoritaire du mariage ouvrait les yeux de l’opinion sur une évolution politique d’une nature inhabituelle.
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La force irrépressible de la conscience
L’Assemblée nationale a donc adopté le projet de loi ouvrant le mariage et l’adoption aux personnes de même sexe. Ce vote, acquis au terme d’un processus précipité, encadré symboliquement par un millier de policiers casqués, témoigne de l’aveuglement idéologique d’un pouvoir socialiste qui a perdu toute sagesse politique.
Là où la paix sociale commandait le dialogue et le respect des personnes, le gouvernement a choisi le passage en force et le mensonge : mensonge sur l’homme, nié dans sa différence fondatrice, mensonge sur le mariage, falsifié dans son principe, mensonge aux enfants qui seront privés ou d’un père ou d’une mère, mensonge aux Français privés de débat à hauteur de l’enjeu, mensonges policiers sur la réalité de la contestation populaire…