Le 3 avril prochain à 18h30, une messe pour la Vie sera célébrée à l'Église parisienne Saint-Ferdinand-des-Ternes par Mgr Jean Laffitte, vice-président de l'Académie pontificale pour la Vie.
Comme chaque année, la Fondation Jérôme-Lejeune propose une célébration à l'occasion de l'anniversaire du rappel à Dieu du professeur Jérôme Lejeune.
Pourquoi cette "messe pour la Vie" ?
Jean-Marie Le Méné. — Outre le fait qu'il est le père de la génétique moderne et demeure un scientifique mondialement reconnu, le Professeur Jérôme Lejeune a profondément marqué des milliers de personnes par son engagement au service de l'homme et de l'humanité. Depuis sa mort, nous constatons qu'il suscite de nombreuses vocations de médecins, de chercheurs et de chrétiens. Dans une lettre adressée à la famille du professeur au lendemain de sa mort, le pape Jean-Paul II insistait sur le "témoignage véritablement éclatant de sa vie comme homme et comme chrétien" qu'il nous a laissé à tous. Il faut que son exemple interpelle encore et, qu'à sa suite, toujours plus de jeunes se joignent au cortège des serviteurs de la Vie.
Cette célébration va donc plus loin qu'une prière pour le repos de l'âme du Professeur. Défendre la Vie est-ce une cause réservée aux chrétiens ?
Non. Chaque homme devrait, raisonnablement, s'opposer aux assauts répétés et violents des tenants de la "culture de mort". La conception utilitariste de la société qui prévaut aujourd'hui engendre des pratiques eugénistes qui foulent aux pieds la loi naturelle inscrite au cœur de chaque homme. Face à ce déni de droit humain la mission de défense de la Vie incombe à chacun. En revanche, s'il n'est pas nécessaire d'être chrétien pour défendre la Vie, il est nécessaire de défendre la Vie pour être chrétien.
Dès les premières lignes de son encyclique Evangelium Vitæ (1995), Jean-Paul II rappelait que "l'Évangile de la vie se trouve au cœur du message de Jésus" et qu'il "doit être annoncé avec courage et fidélité comme une bonne nouvelle pour les hommes de toute époque et de toute culture".
Par son incarnation, le Christ révèle au monde le caractère sacré que revêt toute vie humaine. De son commencement jusqu'à son terme, elle est création à l'image de Dieu, empreinte de Lui et participation active à la vie divine.
Les Évangiles nous rapportent ces paroles de Jésus : "Ce que vous faites aux plus petits d'entre les miens, c'est à moi que vous le faites" ; Jérôme Lejeune terminait chacune de ces conférences aux chrétiens par cette phrase.
Vous répondez donc de manière concrète à la demande expresse de Jean-Paul II de célébrer la Vie...
Rappelant l'efficacité de la prière, Jean-Paul II demandait effectivement de célébrer la Vie de manière très concrète dans le quotidien. La messe du 3 avril 2006 est une réponse à ce souhait, mais il ne saurait y avoir de dissociation entre notre foi chrétienne et notre engagement professionnel, bien au contraire, comme il ne saurait y avoir de dissociation entre ceux qui prient et ceux qui combattent...
Depuis 1994, la Fondation Jérôme-Lejeune perpétue l'œuvre, dans toute sa dimension, du professeur Jérôme Lejeune. Quel bilan tirez-vous de ces douze premières années ?
L'entreprise de la Fondation se résume en trois verbes d'action qui sont chercher, soigner et défendre. Tous trois nécessaires, il faut les conjuguer ensemble au quotidien : défendre la vie sans soigner ni chercher serait mentir ; soigner sans défendre la vie ni chercher serait trahir ; chercher sans défendre la vie ni soigner serait faillir.
Premier financeur en France de la recherche sur la trisomie 21, la Fondation finance aujourd'hui plus de 100 programmes de recherche sur les maladies génétiques de l'intelligence (trisomies, X-fragile, monosomies, autres syndromes rares...) dans le monde. Si les avancées scientifiques sont bien réelles, nos efforts doivent se poursuivre jusqu'à ce que nous trouvions le moyen de soulager et peut-être même guérir toutes ces personnes blessées dans leur intelligence. Rappelons qu'environ 800.000 personnes en France souffrent d'une déficience mentale d'origine génétique.
La Fondation Jérôme-Lejeune a créé l'Institut Jérôme-Lejeune, première consultation spécialisée pour les maladies génétiques de l'intelligence en Europe. Il suit plus de 3.600 patients. Parallèlement, il mène ses propres programmes de recherche clinique.
La recherche médicale est au service des malades. Le professeur Lejeune le répétait inlassablement : "Nous voyons réapparaître ce contresens absolu de vouloir vaincre la maladie en supprimant le malade ! Il faudrait un Molière pour ridiculiser ces gens qui discutent gravement autour d'un malade : "Quel est cet impertinent qui ne se laisse pas guérir, qui ose résister à notre art ? Supprimons-le !" La médecine devient folle si elle s'attaque au patient au lieu de lutter contre la maladie. Le patient, il faut toujours être de son côté, toujours."
Selon vous, quelle est la part de responsabilité de chacun dans la promotion de la culture de vie ?
Témoigner de son engagement au service de la Vie est constitutif de l'identité des chrétiens !
*Président de la Fondation Jérôme-Lejeune.
La messe pour la Vie sera célébrée le lundi 3 avril à Saint-Ferdinand des Ternes (Paris XVIIe - Métro/RER : Porte Maillot, Charles de Gaulle – Étoile, Ternes) à 18h30, par Mgr Jean Laffitte, vice-président de l'Académie pontificale pour la Vie.
Fondation Jérôme Lejeune : 31, rue Galande 75005 Paris – 01 46 33 31 82 ; www.fondationlejeune.org
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