Quittons, le temps d’un éditorial, les polémiques et les actualités souvent tragiques du temps présent. Mercredi a démarré pour les catholiques le temps du Carême, temps de privation, de méditation et surtout de préparation à la plus grande fête chrétienne : Pâques.

Temps long et jeûne numérique

 

Il serait contre-productif pour Liberté Politique de vous inviter à une ascèse numérique totale qui reviendrait à ne plus lire nos laborieux éditos bi-hebdomadaires. En revanche, il peut sembler opportun de repenser notre rapport au numérique et à l’information dans cette période qui pousse à revenir à l’essentiel. L’information numérisée a amplifié le phénomène de « zapping » de la télévision ; nous papillonnons rapidement d’un contenu à un autre notamment avec les smartphones et perdons parfois le sens de la mesure. Un fait divers peut prendre des proportions démesurément graves quand une information négligée par la presse aura des conséquences bien plus importantes pour la Cité.

En replaçant la mesure au cœur de notre « consommation » média et numérique, les plus dépendants d’entre nous gagneront une à deux heures quotidiennes et pourront par là-même s’éviter la pollution publicitaire. En épurant nos cerveaux de l’oppression publicitaire et en aérant nos esprits d’informations massives et disparates, l’introspection est rendue possible. Réfléchir sur soi et le sens de nos vies pousse à penser à l’autre, le plus proche, et donc à se tourner vers notre prochain.  

 

Choses simples et cycles saisonniers

 

Le temps gagné sur la futilité numérique peut permettre outre la prière pour les croyants, l’introspection ou la médiation, de s’occuper de choses saines et simples : lecture, écriture, travaux manuels, tâches domestiques. En renouant avec des choses d’apparence très terre à terre, on prend de la distance sur ce qui relève de l’utile et du futile.

Le temps chrétien du Carême est aussi une invitation à respecter les cycles, ici le cycle calendaire de l’Eglise romaine. Dans une société de déconstruction permanente, s’en remettre aux étapes calendaires rassure, nous inscrit dans les pas des générations qui nous précèdent et qui ont eu le même mode de vie et les mêmes questions que nous. Ce calendrier suit aussi le rythme de nos saisons, des périodes naturelles qu’il convient de se réapproprier tant dans nos habitudes alimentaires que dans nos activités. A l’heure de l’obsession environnementale, le bon sens est à de nombreux égards la seule écologie qui vaille.