Source [Le Salon Beige] Après avoir parrainé Marine Le Pen, Isabelle Surply, conseillère régionale, a annoncé se rendre au meeting d’Eric Zemmour à Toulon, où Marion Maréchal est attendue. Elle déplore “un manque de soutien” du Rassemblement national dans son combat contre l’islamisme.
Marion Maréchal a été interrogée dans Valeurs Actuelles :
[…] Je rejoins le candidat que je considère aujourd’hui être le mieux placé pour mener les idées que j’ai toujours défendues à la victoire. Je viens en alliée dans ce grand rassemblement des droites qu’il appelle de ses vœux, et dont sa campagne dessine déjà les contours. Et, je l’espère, demain dans le cadre d’une majorité présidentielle.
Quelles ont été les étapes de la réflexion qui vous a conduit aujourd’hui à ce choix ?
J’ai appris qu’Éric Zemmour souhaitait véritablement être candidat avant l’été. Contrairement à certains, qui balayaient d’un revers de main cette hypothèse, je l’ai toujours prise au sérieux.
J’étais d’abord absolument convaincue qu’un espace politique avait été délaissé depuis des années, notamment du fait des choix idéologiques et stratégiques du Rassemblement national. On le sait, la moitié des électeurs du RN ne sont jamais revenus aux urnes depuis l’élection présidentielle de 2017. Et je ne parle même pas des électeurs LR dont une partie est allée chez Emmanuel Macron ou s’est réfugiée dans l’abstention. La nature a horreur du vide, c’est vrai aussi en politique. A partir du moment où Éric Zemmour, avec sa notoriété, sa personnalité et son franc-parler, avait l’intention de se saisir de cet espace politique, l’option ne me semblait pas folle et encore moins perdue d’avance. J’ai observé avec intérêt le début de sa campagne. Et si j’ai pu un temps plaider pour une candidature unique derrière le mieux placé du camp national, je constate comme chacun que cette union n’a pu se faire. Un choix s’impose donc aujourd’hui.
Pourquoi donc choisir plutôt Zemmour que Le Pen ?
Depuis maintenant plusieurs semaines, je considère que l’écart dans les sondages, le plus souvent situé dans la marge d’erreur et fluctuant au profit de l’un ou l’autre, est peu significatif sur le plan politique. Parce que la politique n’est pas une photographie de chiffres, ce n’est pas du statique. Tout au contraire, c’est de la dynamique, c’est de la perspective, du potentiel. On sait désormais que le ticket d’entrée au second tour sera très bas. Aujourd’hui, je considère qu’Éric Zemmour est le mieux placé pour se qualifier et créer la surprise au second tour. Il a des cartes en main dont d’autres ne disposent pas.
De quelles cartes dispose-t-il que Marine Le Pen n’aurait pas ?
Eric Zemmour semble le seul à pouvoir abattre le mur électoral qui s’était dressé peu à peu entre différentes catégories socio-professionnelles françaises. Depuis des années, nous étions prisonniers d’une sorte de néo lutte des classes politique, électorale, cristallisée dans le vote RN et LREM. Cette opposition a figé dans les urnes les fractures françaises à la fois sociales, territoriales et générationnelles. Le résultat est que différentes catégories de la population ne se comprenaient plus, ne se parlaient plus et étaient incapables de se retrouver dans un projet commun. Pour simplifier, les mouvements politiques ont alimenté, exacerbé par les programmes et par leur dialectique l’opposition entre périphérie et métropole, Français des villes et Français des champs, oubliés de la mondialisation et gagnants de la start-up nation. C’est le récit du « peuple contre les élites », et inversement. C’est en réalité non seulement un enfermement mais même une impasse.
Cette opposition, Marine Le Pen l’a traduite par sa stratégie « bloc élitaire contre le bloc populaire » et Emmanuel Macron l’a traduite politiquement par l’affrontement « populistes contre progressistes ». Le problème, c’est que c’est un schéma qui lui convient parfaitement, car il en est le grand gagnant ! En construisant un projet pour tous, en utilisant une autre dialectique, Eric Zemmour a réussi à réunir des Français de tous milieux et de toutes conditions. Il est en train d’abattre ce fameux mur électoral dont je vous parlais. C’est une très bonne nouvelle pour les défenseurs de l’unité nationale que nous sommes.
Quelles sont les autres atouts d’Éric Zemmour ?
La deuxième carte qu’il a en main, c’est qu’il est parvenu à mettre en musique ce rassemblement des droites que j’appelle de mes vœux depuis longtemps, en attirant dans son sillon des électeurs et des élus issus du RN, de LR et d’ailleurs. Qu’on s’entende : je n’ai jamais considéré que cette union des droites était un objectif, un absolu, mais en revanche c’est un préalable, un chemin vers le rassemblement des Français et la victoire de nos idées.
Sa troisième carte, c’est qu’il a fragilisé le cordon sanitaire. Quand on voit des profils comme Éric Ciotti, François-Xavier Bellamy, Etienne Blanc et d’autres sénateurs LR expliquer qu’en cas de 2e tour entre Éric Zemmour et Emmanuel Macron, ils voteraient pour lui, c’est un signal politique et symbolique très fort. Cela laisse présager de réserves de voix importantes. Eric Zemmour n’est pas dans un corner électoral.
Par-delà ces considérations de sociologie électorale, votre choix n’est-il pas d’abord un choix intellectuel ?
Vous avez raison. Ce qui me frappe d’abord chez Eric Zemmour, c’est sa cohérence et sa vision. Mon choix est une adhésion idéologique. Je retrouve chez Éric Zemmour beaucoup de positions que je défendais au sein du RN, sans être nécessairement entendue, notamment sur l’économie, l’Europe, les sujets dits sociétaux. J’admire également son courage intellectuel, c’est un homme qui se ne laisse pas intimider par le terrorisme intellectuel du politiquement correct. C’est un atout considérable car cette pression pousse souvent les hommes politiques aux compromissions dans les idées et aux renoncements dans les actions. Avec lui, je sais que ce ne sera pas le cas.
Surtout, je partage avec lui cette idée que le combat civilisationnel est le premier des combats. A travers le combat civilisationnel, j’entends bien sûr la question migratoire, culturelle et démographique. La politique de civilisation que j’appelle de mes vœux comporte ces trois angles. Pour toutes ces raisons, je n’ai pas aujourd’hui l’impression de suivre un parti politique, mais de suivre mes convictions. C’est cela qui a fini par me décider. Je suis là où tout me dit que je dois être. […]
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