Source [actu.orange.fr] Des publications partagées des milliers de fois depuis le 22 décembre montrent l'incendie d'une usine pharmaceutique produisant de l'hydroxycholoroquine à Taïwan le 20 décembre et suggèrent parfois qu'il s'agit d'un acte criminel. Les images sont véridiques, mais l'origine du feu est accidentelle, selon l'entreprise touchée par le sinistre, interrogée par l'AFP. "Il n'existe aucune preuve que la cause de l'incendie est criminelle à ce stade", ont précisé les pompiers.
"Explosion d'une usine pharmaceutique d'HYDROXYCHLOROQUINE (...) en début d'après-midi, le 20 décembre 2020 de la ville de Taoyuan à TAÏWAN ! La pression des laboratoires des vaccinations sont pour quelque chose", affirme l'auteur d'un tweet partagé plus de 800 fois depuis le 22 décembre.
Sur Facebook, de nombreux internautes, dont la page "Didier Raoult Officiel", suivie par plus de 40.000 internautes, diffusent des photos du feu.
"Comme par hasard", "Ça sent l'attentat à plein nez !!! Avec une odeur nauséabonde de mafia pharmaceutique !", "Ils sont prêts à tout pour empecher les gens de se soigner et imposer leur vaccin de merde", peut-on lire, entre autres, dans les commentaires de ces publications.
De nombreux médias taïwanais (1,2,3,4) ont fait état de ce violent incendie qui s'est déclaré dimanche 20 décembre aux alentours de midi dans une friche industrielle de la ville de Taoyuan, à l'ouest de Taïpei.
Le feu a débuté sur le site de production de l'entreprise pharmaceutique SCI Pharmtech avant de se propager à plusieurs usines situées aux alentours, selon ces différents médias.
Les photos et la vidéo relayées par les publications en français sont authentiques. Le bâtiment correspond à celui que l'on peut trouver sur Google Maps et de nombreuses autres photos et vidéos de l'incendie ont depuis été partagées sur internet.
On peut enfin trouver des images de l'incendie sur le site de la chaîne d'information européenne Euronews. Toutefois, aucun de ces différents médias n'a évoqué une origine criminelle à l'incendie.
Interrogée le 23 décembre par l'AFP sur l'origine du sinistre, Michele Seah, vice-présidente de l'entreprise SCI Pharmtech, a affirmé qu'il s'agissait d'un "accident".
"L'incendie est le résultat d'une explosion" sur le site, a-t-elle expliqué, sans donner davantage de détails sur les causes de cette explosion.
L'usine produit bien de l'hydroxychloroquine, comme le précise son site internet, mais elle avait arrêté sa production "en août dernier", a par ailleurs précisé Mme Seah.
"L'hydroxychloroquine n'est qu'un seul de nos trente produits, nous en fabriquons deux à trois fois par an (...) la prochaine campagne de production aura lieu en mars à cause d'une demande plus faible", a-t-elle ajouté.
Interrogés le 23 décembre par l'AFP, les pompiers de Taoyuan ont expliqué qu'une "enquête était en cours" pour déterminer les causes de l'explosion, mais qu'il n'existe "aucune source ou preuve que la cause de l'incendie est criminelle à ce stade".
"L'incendie est désormais sous contrôle, il a causé la mort d'une personne et fait un blessé grave", a-t-on appris de même source.
Le professeur Didier Raoult, directeur de l'IHU Méditerranée et infectiologue, mène des essais cliniques depuis plusieurs mois avec son équipe à Marseille sur ce traitement peu coûteux et couramment utilisé contre le paludisme, affirmant qu'il est efficace contre le Covid-19.
Mais de nombreux scientifiques et l'Organisation mondiale de la Santé ont critiqué les études du professeur Raoult, estimant qu'elles n'ont pas été menées selon les protocoles scientifiques standards.
D'autres études, comme la française Hycovid ou Solidarity menée par l'OMS, ont tranché : l'hydroxychloroquine n'est pas efficace contre le Covid-19.
Ce constat a également été nourri par le vaste essai clinique britannique Recovery. Il a montré début juin que l'hydroxychloroquine ne réduisait pas la mortalité (les résultats détaillés ont été publiés le 8 octobre dans le New England Journal of Medicine).
Cette saga a été marquée par un scandale académique : début juin, la prestigieuse revue The Lancet a dû retirer une étude critique sur l'hydroxychloroquine à cause de forts soupçons de fraude. Ce scandale a conforté l'opinion des farouches partisans de ce médicament.