Le nouveau ministre de l’Économie et des finances, Nicolas Sarkozy, a présenté le 4 mai les trois axes du programme volontariste qu’il s’est fixé : réduction des déficits, relance de la consommation et soutien à l'industrie.
Beaucoup de choses ont déjà été dites sur ce projet ambitieux, et très pertinentes. Mais ce qui manque, comme toujours chez nos hommes politiques, c'est la dimension démographique.
La France actuelle - en décidant de vendre son or et ses immeubles - fait penser à ces vieux couples qui, n'ayant plus d'enfants pour les aider à vivre, vendent leur patrimoine et leurs bijoux de famille pour maintenir leur train de vie. Il est bien clair que les mesures de relance de la consommation ne seront qu'emplâtre sur une jambe de bois si elles ne sont pas relayées par une politique de recapitalisation des familles, déjà très appauvries par la charge éducative des enfants, la stagnation des allocations familiales, leur suppression même au moment où les enfants coûtent le plus cher (après vingt ans).
À quoi servent les suppressions d'impôt pour donations aux enfants et petits-enfants si les parents n'ont pas grand chose à donner ? M. Raffarin, lui-même a reconnu (en privé) l'existence de "l'impasse démographique", mais rien n'est fait pour y remédier.
Or un enfant, cela représente de la consommation, des emplois (un emploi créé pour trois bébés selon des études sérieuses), des écoles aujourd'hui, et demain de la formation, des cerveaux, des travailleurs, des payeurs de retraite. Quant au plan moral, une société jeune représente du dynamisme, de l'espoir, de la joie !
L'atonie actuelle de la consommation en France traduit en fait, au delà des chiffres bruts, une grave crise morale dont le chômage n'est que la phase la plus visible et la plus tragique. Relançons la démographie et son berceau naturel, la famille, et notre vieille France (re)vivra. Est-ce si politiquement incorrect que cela ?
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