A l'occasion des élections européennes, l'analyse de Roland Hureaux sur l'évolution des institutions de Bruxelles et la désaffection grandissante des Français pour un projet novateur qui avait tout pour réussir...
L'Europe plaît... en dehors de l'Europe, mais les Européens rejettent massivement l'UE : c'est le constat qui se creuse, d'élections en élections. Moins de trois Européens sur dix ont une vision positive des institutions de Bruxelles, et seulement deux sur dix les trouvent influentes dans le monde (Eurobaromètre/Ifop/Figaro magazine).
Pire, 52 % des Français jugent que "l'Europe est une mauvaise chose" (Harris/Valeurs actuelles) ! Quant aux élections du 25 mai, seuls quatre électeurs français sur dix sont prêts à aller voter...
Pourtant, même si la volonté de changer l'Europe paraît devenir aujourd'hui une valeur sûre dans tous les partis, du FN au PS en passant par l'UMP, on ne voit guère de perspectives d'évolution positive vers les fondamentaux qui pourraient assurer l'avenir de l'Europe : un retour vers une organisation politique au service des nations, indépendante, fondée sur une culture commune, plutôt qu'une administration supranationale de technocrates tout puissants...
Comment expliquer la confiance persistante dans la fuite en avant du constructivisme européen, comme si l'Europe n'allait pas assez loin dans l'administration intégrée pour gagner le coeur des Européens ? Roland Hureaux montre que la crise de l'Europe est emblématique d'une crise de la politique elle-même.
Essayiste, ancien élève de l'ENS et de l'ENA, Roland Hureaux a été universitaire, sous-préfet, diplomate, membre de plusieurs cabinets ministériels (dont celui de Philippe Séguin). Elu local, magistrat à la Cour des comptes, il a notamment publié sur l'Europe : Les Hauteurs béantes de l'Europe, la dérive idéologique de la construction européenne (F.-X. de Guibert, 2008) ; Après l'Europe de Bruxelles, une France libre dans une communauté d'Etats souverains (Collectif, F.-X. de Guibert, 2011).
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Participation aux frais suggérée : 5 €
La perspective des hommes est affaiblie par des réglementations et des institutions qui l'encadrent ou le cadrent !
L'Europe vue par les politiques rêve de puissance pour faire jeu égal avec la Chine ou les États-Unis.
Il y a un fossé entre le désir d'un homme et le délire d'une certaine Europe.
A vouloir la puissance, nous détruisons notre identité d'Européen à faces multiples. Car le désir de puissance uniformise et en fin de compte affaiblit de l'intérieur en faisant disparaître la richesse de diversité.